Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dans une atmosphère marquée d’émotion et de fierté, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Dr Akinwumi A. Adesina, a ouvert ce lundi les Assemblées annuelles 2025 par un discours empreint de bilan, d’espoir et de transition. Accueillant les médias à un petit-déjeuner traditionnel d’ouverture, il a souligné l’importance de cette édition, la dernière de son mandat de dix ans à la tête de l’institution panafricaine.
Dès les premières minutes de son propos, Dr Adesina a tenu à rappeler le chemin parcouru depuis sa première élection à la présidence de la BAD en 2015.
« Il y a dix ans, je n’avais pas un cheveu gris », a-t-il lancé avec humour, avant de dresser un bilan impressionnant: le capital de la Banque est passé de 93 à 318 milliards de dollars, tandis que le Fonds africain de développement a connu la plus importante reconstitution de son histoire avec 8,9 milliards de dollars mobilisés.
Les réformes internes, les innovations financières – comme l’introduction des instruments de capital hybride – et la vision stratégique portée par les « High 5 » ont façonné la BAD en un acteur central du développement sur le continent.
Lancée dès 2015, la stratégie des « High 5 » a permis d’ancrer l’action de la Banque autour de cinq priorités clés: électrifier l’Afrique, la nourrir, l’industrialiser, l’intégrer et améliorer la qualité de vie des populations. Selon les chiffres communiqués par Dr Adesina, plus de 565 millions de personnes ont été touchées directement par ces initiatives.
Parmi les impacts notables, 128 millions de personnes ont bénéficié de meilleurs soins de santé, 104 millions sont en sécurité alimentaire, 28 millions ont désormais accès à l’électricité et 63 millions à l’eau potable.
« Ce ne sont pas seulement des chiffres, ce sont des vies transformées », a insisté le président.
Au-delà des données, Dr Adesina a partagé des témoignages poignants, comme celui d’une villageoise kenyane qui a simplement dit: « Je ne connais pas la Banque africaine de développement. Je ne connais pas son Président. Tout ce que je sais, c’est qu’avant, nous étions dans le noir. Aujourd’hui, nous avons la lumière. » Pour lui, ces récits illustrent la mission profonde de l’institution: être une banque au service du peuple.
À l’aube de la prochaine décennie, la BAD s’apprête à tourner une page, avec l’élection cette semaine d’un nouveau président. Dr Adesina a toutefois souligné que la mission de la Banque reste intacte: poursuivre son rôle de catalyseur du développement en Afrique, renforcer l’intégration régionale et accompagner les transitions économiques et climatiques.
Le thème des Assemblées annuelles 2025 – « Optimiser le capital de l’Afrique pour le développement de l’Afrique » – reflète cette volonté de mobiliser les ressources internes et l’ingéniosité africaine pour bâtir un avenir durable.
S’adressant directement aux journalistes, Dr Adesina a reconnu leur rôle stratégique: « Vous n’êtes pas de simples observateurs. Vous amplifiez la voix de l’Afrique. Vous façonnez le récit. » Il les a invités à s’engager pleinement dans cette semaine riche en dialogues politiques, lancements de rapports, et sessions de haut niveau, afin de transmettre les ambitions du continent au monde entier.
En conclusion, le président sortant a exprimé sa reconnaissance pour ces dix années de service: « Servir en tant que Président de la Banque africaine de développement a été le plus grand honneur de ma vie. » Levant son verre symbolique, il a salué les progrès accomplis, les partenariats construits et l’élan que portent les High 5.
À l’image de cette ouverture, les Assemblées annuelles 2025 s’annoncent comme un moment charnière pour l’avenir du développement africain — et le début d’un nouveau chapitre pour une institution plus ambitieuse que jamais.
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