Africa-Press – Côte d’Ivoire. Les transporteurs ivoriens confrontés à une crise lancent un appel pressant au gouvernement pour des solutions tangibles.
Les associations de transporteurs en Côte d’Ivoire tirent la sonnette d’alarme. Lors d’une rencontre tenue le vendredi 23 mai 2025 à Abidjan, elles ont exprimé, par le biais d’un communiqué transmis à Koaci, leur désolation face à l’immobilisme du pouvoir en place devant les multiples difficultés qui étranglent le secteur des transports, et notamment celui des taxis-compteurs.
Dans un contexte de tensions qui ne cessent de monter, exacerbé par la récente désignation d’un gestionnaire temporaire à la tête de la MATCA (Mutuelle d’Assurance des Transporteurs de Côte d’Ivoire), les représentants des transporteurs ont réclamé de toute urgence une rencontre avec le Président de la République. Ils contestent la légitimité de cette nomination survenue alors que la situation est déjà fragile, aggravée par des incidents violents devant le siège de la mutuelle à Abidjan-Plateau le 19 mai dernier.
Les fédérations dénoncent également l’inattention à leurs revendications, qu’elles jugent vitales pour la pérennité du secteur. Parmi leurs demandes figurent un audit détaillé de la MATCA pour restaurer la confiance des assurés, l’annulation de sanctions jugées injustes contre certains automobilistes, la création d’un véritable statut juridique pour les conducteurs, ainsi qu’une lutte efficace contre les extorsions de fonds pratiquées par certaines forces de l’ordre sur les routes.
À ces requêtes se joignent des attentes économiques: diminution des taxes et des frais imposés, soutien étatique pour le renouvellement des véhicules, réduction des droits de douane et de la TVA sur les véhicules de transport et les pièces détachées. Les transporteurs réclament aussi une réforme du système fiscal, avec la possibilité de paiement de la patente en plusieurs étapes, et demandent une harmonisation des cartes de stationnement à l’échelle nationale, ainsi que la création de plateformes d’embarquement et de débarquement dans toutes les villes pour mieux organiser le trafic urbain.
Fatigués de patienter pour des actions concrètes, les acteurs du secteur se disent prêts à intensifier leurs revendications si leurs demandes continuent d’être ignorées. Tout en réaffirmant leur engagement envers le dialogue, ils avertissent que leur patience est à bout face à ce qu’ils considèrent comme une négligence de l’État envers un secteur crucial de l’économie nationale.
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