Africa-Press – Côte d’Ivoire. “Sur la période d’octobre, novembre et décembre, la tonne du régime du palmier à huile bord champs s’achètera à 65 000 FCFA et le prix chez les raffineurs sera de 530 000 FCFA la tonne ». C’est l’annonce faite ce mardi 31 octobre 2023 par le ministre d’État, ministre de l’agriculture, du développement rural et de la production vivrière, Kobenan Kouassi Adjoumani aux acteurs de la filière palmier à huile, lors d’une réunion technique qui s’est déroulée à la CAISTAB au Plateau.
Cette annonce fait suite à la crise dans laquelle est empêtrée la filière palmier à huile, en raison des multiples difficultés auxquelles elle fait face et qui a poussé les acteurs à taper du poing sur la table, en vue d’amener le gouvernement à arrêter de concert avec eux, un prix de vente minimum.
Selon le ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani, des producteurs aux raffineurs en passant par les transformateurs, tous ont accepté ces propositions de prix à eux faites par le gouvernement. Il les a assurés que toutes les mesures adéquates seront prises pour la bonne marche de cette filière essentiel dans le développement économique de la Côte d’Ivoire.
Il n’a pas manqué de remercier l’ensemble des acteurs pour leur sollicitude, et leur a fait la promesse de prendre des mesures pour ôter les produits frauduleux du marché ivoirien.
«c’est le lieu pour moi, d’adresser mes remerciements à l’ensemble des acteurs de cette filière pour leur sens du patriotisme. Avec mon collègue le Ministre du commerce, nous allons prendre un ensemble de mesures qu’il faudra pour retirer les huiles frauduleuses sur le marché. Nous allons travailler à les extirper de tous les maillons de la chaîne», a rassuré le ministre d’Etat.
Avant le ministre d’Etat, Henri Cesar Sama Damalan, Président du conseil d’Administration du Conseil Hévéa-Palmier à Huile a fait l’exposé des difficultés rencontrées par la filière.
« Au cours de la crise sanitaire de la COVID-19 et la guerre en Ukraine, l’Etat de Côte d’Ivoire, pour garantir l’approvisionnement du marché national en huile raffinée, a pris des mesures pour plafonner les prix des produits de la filière palmier à huile et interdit l’exportation de l’huile au cours du dernier trimestre de l’année 2022. Ces mesures ont eu pour conséquence de nous fermer les marchés de la sous région, donnant ainsi l’opportunité aux opérateurs économiques des États voisin de se tourner vers d’autres fournisseurs principalement ceux de l’Asie du Sud-Est», a-t-il fait savoir.
Poursuivant, il a indiqué que « Parallèlement à la fermeture de ces marchés, nous avons assisté à l’entrée massive sur notre territoire d’huile raffinée en provenance de ces mêmes pays d’Asie du Sud-Est sur notre territoire. Ces huiles qui bénéficient de subventions des prix de l’oleine de la part de ces États nous arrivent sur notre territoire à des prix qui défient toute concurrence. Ainsi, les acteurs de la deuxième transformation ne sont plus ni compétitifs sur le marché national, ni compétitifs sur le marché de la sous-région».
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Selon lui, les acteurs ne savent plus à quel Saint se vouer. «Nos acteurs nous retrouvons donc avec des stocks, acquis à des prix très élevés pendant la période de plafonnement compromettant ainsi les approvisionnements en huile de palme brute de la première transformation et par conséquent, l’achat des régimes de palme provenant des plantations villageoises».
Le ministre Henri César Sama Damalan a fait savoir que si l’Etat ne prend pas de mesures rigoureuses pour protéger les industries ivoiriennes, la filière palmier à huile ne sortira pas de ses difficultés.
«… le mécanisme de calcul des prix en vigueur depuis 2008 nécessite une révision pour être adapté aujourd’hui aux réalités du marché », a-t-il alerté.
Notons que 14 associations interprofessionnelles de la filière Palmier à Huile ont pris part à cette réunion technique.
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