Africa-Press – Côte d’Ivoire. C’est un tournant majeur dans la transformation digitale de l’État ivoirien. Le Gouvernement, à travers le Ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation, a officiellement lancé le projet de mise en place de la plateforme d’interopérabilité des systèmes d’information de l’administration publique. Une initiative stratégique pour connecter l’ensemble des services publics et renforcer l’efficacité de l’action administrative.
Portée par le ministre Ibrahim Kalil Konaté et mise en œuvre par la Société Nationale de Développement Informatique (SNDI) avec l’appui du cabinet estonien Cybernetica, cette plateforme, basée sur la technologie UXP (version évoluée de la célèbre X-Road estonienne), vise à créer une véritable gouvernance numérique en Côte d’Ivoire.
Lancé dans le cadre du Plan Stratégique Côte d’Ivoire 2030, ce projet s’inscrit dans une vision claire: faire du numérique un levier structurel de transformation de l’économie nationale, tout en assurant une meilleure accessibilité, transparence et efficacité des services publics.
Dans son discours, le ministre n’a pas mâché ses mots face aux limites de la gestion actuelle des systèmes d’information: « Trop souvent, chaque ministère travaille en solo. Chacun veut être maître d’œuvre, pilote, payeur… Ce fonctionnement freine notre efficacité. »
Ibrahim Kalil Konaté a donc lancé un appel solennel aux Directeurs des Systèmes d’Information (DSI) des ministères: « Nous devons avancer ensemble. L’avenir, c’est la mutualisation de nos ressources numériques, financières et humaines pour servir plus efficacement les usagers. »
Il a également dénoncé le gaspillage des capacités installées dans les data centers de plusieurs ministères, appelant à une centralisation future autour de 1 à 3 data centers nationaux pour optimiser les ressources.
Après une analyse comparative poussée, la Côte d’Ivoire a opté pour la solution UXP de Cybernetica, plateforme utilisée par de nombreux pays: Estonie, Finlande, Islande, Tunisie, Éthiopie, Namibie, Bénin, etc.
Open-source, sécurisée et sans coût de licence récurrent, cette technologie garantit une interopérabilité fiable, transparente et souveraine, puisque l’hébergement est national.
« Nous avons choisi une solution robuste, qui garantit notre souveraineté numérique, et qui accélérera la transformation digitale de notre pays », a assuré Soro Nongolougo, Directeur général de la SNDI.
La première phase du projet concerne 12 organisations clés, choisies pour leur fort besoin d’échange de données interadministratives. Il s’agit du ministère d’État, Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, de la direction Générale des Impôts (DGI), du bureau de Coordination du Programme Filets Sociaux, du centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), du tribunal de Commerce d’Abidjan, de l’office National de l’État Civil et de l’Identification (ONECI), de la caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), de la poste de Côte d’Ivoire, de la commission d’Accès à l’Information d’Intérêt Public (CAIDP), de la caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) et de la caisse Générale de Retraite des Agents de l’État (CGRAE)
Une fois cette phase initiale achevée, d’autres ministères et établissements publics seront progressivement intégrés. L’ambition affichée est claire: rendre tous les services publics interopérables et atteindre le zéro papier d’ici 2030.
« La plateforme permettra enfin à l’administration ivoirienne de parler d’une seule voix, d’échanger de manière fluide et d’offrir aux citoyens un service digitalisé, efficace, rapide et accessible. », a conclu le ministre.
Avec cette initiative, la Côte d’Ivoire se place résolument sur la voie d’une administration moderne et connectée, à l’image des pays les plus avancés en matière de gouvernance numérique.
Le défi est grand, mais la volonté politique est forte. Et le cap est désormais fixé: interconnexion, transparence, efficacité… et zéro papier en 2030.
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