
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Entrepreneur franco-ivoirien né dans la commune d’Abobo, Guy-Aimé Koffi, âgé de 43 ans, acteur du développement des travaux public en France, a séjourné à Abidjan dans le cadre d’une mission conduite par le ministre français délégué du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger, Olivier Becht. Dans une interview accordée à l’AIP, il exhorte les jeunes à l’endurance et à l’effort pour réussir leur vie.
AIP : Vous êtes en Côte d’Ivoire depuis le 26 octobre 2022, avec une délégation conduite par le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des français de l’étranger, pourquoi cette mission ? Et quel bilan en faites-vous ?
Guy-Aimé Koffi : Le but initial de cette mission, c’est le développement économique. La France, à travers Business France et le Mouvement des entreprises de France internationale (MEDEF), a décidé de venir montrer l’attractivité de la Côte d’Ivoire aux entreprises françaises. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est en plein développement. Et dans cette délégation, nous sommes 50 entreprises pour la plupart des Petites et moyennes entreprises (PME).
Le but de cette mission est de nouer un partenariat gagnant-gagnant entre les entreprises françaises et ivoiriennes, afin de transmettre les technologies et le savoir-faire mais surtout réaliser les ouvrages ensemble.
Aujourd’hui, le gouvernement français veut permettre aux petites et moyennes entreprises de s’exporter, et les autorités ivoiriennes sont ravies de les accueillir, ces PME françaises à taille humaine. Après cette mission de trois jours de mission, nous repartons satisfaits. Le bilan est positif. J’ai hâte pour ma part de revenir pour terminer ce qu’on a commencé.
AIP : Vous êtes dans le BTP. De façon spécifique, quel est votre champ d’activité et quelles sont les expériences que vous voulez partager en Côte d’Ivoire ?
G-A K: Nord TP évolue dans l’aménagement urbain et de sites industriels, réseaux de voiries et dans l’assainissement des eaux pluviales, usées. Nous travaillons beaucoup avec les collectivités territoriales. Et nous sommes heureux de faire partie des acteurs du développement du concept de ville durable, car nos travaux respectent les normes environnementales.
Le BTP en Côte d’Ivoire regorge de compétences. Nous avons noté l’existence de plusieurs entreprises. Le constat que je fais, c’est que le génie civil en Côte d’Ivoire ou en France est pareil en général. L’avantage de la France, ce sont les machines et la technologie qui va avec, et c’est cela que nous voulons apporter. Il n’est plus question de venir avec nos machines, notre technologie, réaliser des travaux et repartir.
Ce fonctionnement pose le problème d’entretien, après. Désormais, grâce à la volonté des gouvernements ivoiriens et français, nous aurons les machines, la technologie et la formation sur place. D’ailleurs, nous sommes prêts à recevoir des Ivoiriens désireux d’approfondir leurs compétences dans le domaine pour des formations de quatre à six mois.
AIP : Vous travaillez avec les collectivités territoriales. En quoi consiste votre collaboration et quels sont les projets réalisés avec ces collectivités ?
G-A K: Notre entreprise existe depuis 1995. A ce jour, ce sont 2 000 projets réalisés dans plusieurs localités de France, telles que sur le départemental du Nord Pas-de-Calais, la métropole de Lille. Ces projets s’inscrivent dans le domaine du terrassement, de la récupération d’eaux de pluies, la construction de voies, les constructions de viabilisations, le lotissement que vous appelez les logements sociaux. Nous avons sept projets de logements sociaux en cours de réalisation en France avec les bailleurs sociaux.
Nous, en tant que PME dans les travaux publics, nous avons un bureau d’études intégré qui calcule le type de voirie à faire, les matériaux d’assainissement à utiliser en fonction du nombre de logements. Il est en amont et en aval de tous nos projets. Il nous garantit la qualité de l’ouvrage que nous réalisons.
AIP : Est-ce que vous envisagez de mettre en œuvre des projets de logements sociaux ?
G-A K: Personnellement, j’ai un projet de développement des logements sociaux intégrant la notion de ville durable et cela demande de prendre en compte le plan local d’urbanisme, faire de l’assainissement, mettre des commerces, des boutiques dans les quartiers, mettre une école à proximité et construire des logements moins énergivores. Par exemple, mettre en place une source d’énergie éolienne individuelle adaptée qui permettra de moins consommer l’électricité.
Vu la densité d’Abidjan, il faut développer ces concepts de logements, je dirais à « loyers modérés » avec des matériaux de qualité, pourquoi pas Made in Côte d’Ivoire.
Nous avons la possibilité d’accroitre les compétences des entreprises ivoiriennes dans le domaine et je pense vraiment que ces interactions entre entrepreneurs franco-ivoiriens ouvriront la voie à des belles choses.
AIP : Vous avez évoqué le concept de ville durable, On en parle de plus en plus, mais aussi du changement climatique, d’emplois verts et d’entreprises vertes. Comment cela se passe à votre niveau ?
G-A K: Ce côté vert doit être obligatoirement intégré et imposé dans tous les projets. Par exemple, on pourrait recueillir l’eau de pluie, comme le faisait nos parents avant pour arroser les plantes ou laver la voiture… Nous consommerons moins d’eau. Si on met des panneaux solaires sur les constructions, cela ne va pas combler 100% de la consommation, mais si on peut réduire 30 % de la consommation, du coup, nos installations électriques vont consommer moins en énergie et nous économiserons.
A Nord TP, comme je le disais tantôt, nous travaillons dans les respects des normes environnementales avec des matériaux de qualités. Dans l’aménagement urbain, nous privilégions le planting d’arbres, de fleurs et de jardins. Nous avons la chance d’avoir de belles forêts en Côte d’Ivoire et en termes de captation de CO2, si on intègre tout cela, en amont, dans les projets, cela se fera naturellement.
AIP : Entrepreneur français d’origine ivoirienne, quel est votre conseil à l’endroit de la jeunesse ?
G-A K: Je suis né à Abobo PK 18 et rien ne me prédestinait à être assis en face de vous aujourd’hui. La base, c’est l’éducation. Mes parents m’ont appris le respect et la volonté de viser haut. On peut être manuel ou très intelligent. On peut être intellectuel, très intelligent. Pour pouvoir avancer, il faut persévérer et avoir la force du travail quel que soit le métier qu’on exerce. Qu’on soit une femme, un homme, des jeunes qui veulent travailler en Côte d’Ivoire… la Côte d’Ivoire est un champ de possibilités. Comme on le dit ici, si on veut on peut. Et moi, j’y crois vraiment et c’est ce qui m’incite à venir ici en Côte d’Ivoire pour dire : les gars, ce n’est pas fini, on va y arriver.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press