
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Rapport 2024 sur le développement économique en Afrique de la CNUCED, présenté lundi 10 février par la Secrétaire générale Rebeca Grynspan et le ministre ivoirien du Commerce et de l’industrie, Souleymane Diarrassouba, met en lumière les stratégies permettant à l’Afrique de transformer ses vulnérabilités économiques en véritables leviers de croissance.
Le rapport souligne comment, par le biais de réformes audacieuses, d’investissements ciblés et de l’intégration régionale, le continent peut devenir une puissance économique mondiale, moins exposée aux chocs extérieurs.
L’Afrique fait face à de nombreux défis, notamment la volatilité des marchés mondiaux, la montée des coûts de la dette et des infrastructures souvent insuffisantes. Toutefois, Rebeca Grynspan a souligné que ces défis peuvent être une chance de redéfinir l’avenir économique du continent: « Avec des réformes audacieuses, des investissements et une mise en œuvre intégrale de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), l’Afrique peut sortir plus forte, plus résiliente et plus compétitive. »
Le rapport met en évidence la manière dont l’Afrique peut se libérer de sa dépendance excessive aux exportations de matières premières, souvent vulnérables aux fluctuations des prix mondiaux, et ainsi diminuer sa vulnérabilité aux chocs externes. Le rapport est la dépendance des économies africaines aux exportations de pétrole, de gaz et de minéraux, qui représentent plus de 60 % des recettes d’exportation de nombreux pays africains. Cette forte dépendance expose le continent aux fluctuations mondiales des prix des matières premières. Une diversification des exportations et un renforcement du commerce intra-africain permettraient de stabiliser ces flux financiers, offrant ainsi de nouvelles perspectives économiques.
De plus, les infrastructures insuffisantes dans les domaines du transport, de l’énergie et des technologies de l’information et de la communication (TIC) rendent le commerce africain 50 % plus coûteux que la moyenne mondiale. Le rapport recommande des investissements massifs dans les infrastructures logistiques et numériques pour libérer le potentiel de croissance de la région.
Les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent 80 % des emplois en Afrique, sont également confrontées à des difficultés majeures, telles que l’accès limité au financement, la volatilité des devises et des infrastructures fragiles. Le rapport propose de renforcer leur résilience par l’expansion du crédit, la mise en place d’outils de gestion des risques et le soutien aux chaînes d’approvisionnement régionales.
Une des grandes opportunités identifiées par le rapport réside dans le commerce intra-africain, qui représente actuellement seulement 16 % des exportations totales du continent, le reste étant orienté vers des marchés extérieurs. La ZLECA, une initiative phare de l’Union africaine, pourrait transformer cette dynamique. Pleinement mise en œuvre, elle pourrait créer un marché de 3,4 trillions de dollars.
Pour libérer ce potentiel, des investissements stratégiques dans les infrastructures de transport, d’énergie et de TIC sont nécessaires. Il est également essentiel de rationaliser les processus commerciaux, comme les douanes, et d’encourager l’industrialisation par des allègements fiscaux et des prêts à taux d’intérêt abordables pour stimuler la production régionale.
Le rapport présente plusieurs recommandations politiques pour transformer ces défis en opportunités. Parmi elles, l’instauration d’incitations fiscales pour encourager l’industrialisation, notamment en réduisant les coûts d’investissement et en facilitant l’accès au crédit pour les entreprises investissant dans la production pour les marchés régionaux.
Le rapport plaide également pour la création de mécanismes de gestion des risques, tels que des fonds régionaux et des systèmes d’alerte précoce pour anticiper les risques liés au commerce. Enfin, des dispositifs de financement de réponse aux crises sont nécessaires pour soutenir les entreprises face aux chocs mondiaux, les aider à se réorienter vers les marchés régionaux et préserver les emplois.
L’Afrique est à un tournant crucial. Grâce à des réformes audacieuses, à des investissements stratégiques et à une coopération régionale renforcée, le continent a l’opportunité de devenir un acteur majeur sur la scène économique mondiale.
En transformant ses vulnérabilités en opportunités durables, l’Afrique peut renforcer sa résilience économique, réduire sa dépendance aux marchés mondiaux et favoriser une croissance inclusive pour tous ses citoyens.
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