Japon – Afrique : « Le secteur privé japonais est encore discret sur le continent »

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Japon – Afrique : « Le secteur privé japonais est encore discret sur le continent »
Japon – Afrique : « Le secteur privé japonais est encore discret sur le continent »

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Arrivé en 1987 à l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), Ryuichi Kato a occupé diverses fonctions dans de nombreux départements de cette institution, avant d’en être nommé vice-président, en 2020. Avant cela, il a longtemps travaillé en Afrique de l’Ouest, en tant que résident en Côte d’Ivoire, puis au Sénégal, où il a pris la direction de l’agence locale entre 2012 et 2016. Il a ensuite été, durant quatre ans, directeur général du département Afrique. À l’occasion d’une visite à Paris, au début de juillet, il revient sur les principaux dossiers de la Jica en Afrique, dans la perspective de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8) qui se tiendra à la fin d’août en Tunisie.

Jeune Afrique : Trois ans après la Ticad 7, quel bilan en tirez-vous ?

Ryuichi Kato : Pour la première fois, la Ticad a mis l’accent sur le business entre l’Afrique et le Japon. La Jica dispose d’importants leviers de soutien pour les entreprises. C’est notamment le cas en matière d’éducation et de formation professionnelle. Et je pense pouvoir affirmer que l’ensemble des objectifs énoncés à Yokohama a pu être réalisé. Malgré la pandémie, près de 400 000 Africains ont pu bénéficier de nos différents programmes de formation dans le secteur industriel.

Qu’attendez-vous de la prochaine Ticad ?

L’Afrique a montré sa résilience face à la crise, ces trois dernières années. La pandémie a toutefois provoqué une baisse significative de la croissance économique du continent et une augmentation du taux de pauvreté. Malgré les efforts réalisés ces dernières années, il souffre et subit maintenant les conséquences de la crise ukrainienne en matière de sécurité alimentaire et énergétique. Cette huitième édition est une chance à saisir pour le Japon : il pourra montrer sa solidarité avec l’Afrique sur ces différents dossiers.

L’actuel Premier ministre, Fumio Kishida, en profitera-t-il pour dévoiler les grandes lignes de sa politique africaine ?
Fumio Kishida est arrivé aux affaires il y a moins d’un an, dans un contexte international très difficile. La Ticad 8 sera pour l’occasion de présenter sa vision politique de l’Afrique. Il a été ministre des Affaires étrangères sous l’administration Abe, il connaît donc très bien l’agenda diplomatique. Lors de la réunion préliminaire qui s’est tenue en mars, le gouvernement a priorisé cette année deux sujets : les ressources humaines et les conditions à réunir pour obtenir une croissance de qualité. Ces deux dossiers sont appelés à devenir les piliers de notre coopération en Afrique.

Quel rôle jouera la Jica dans cette coopération ?
Nous veillerons à soutenir au mieux la reconstruction de l’Afrique sur des bases économiques et sociales résilientes et inclusives. Nous continuerons à nous concentrer sur le développement des infrastructures et le soutien aux ressources humaines, en nous appuyant sur notre connaissance unique du continent. Sur les 8 000 Japonais qui vivent sur le continent, plus d’un quart travaille pour l’un de nos 31 bureaux africains.

L’ex-Premier ministre Shinzo Abe, assassiné le 8 juillet, comptait beaucoup sur le secteur privé japonais pour renforcer l’influence du pays en Afrique. Comment travaillez-vous avec celui-ci ?
Les deux secteurs, privé et public, sont nécessaires, et leur partenariat apparaît aujourd’hui fondamental. La Jica aide les entreprises qui veulent s’implanter en Afrique en leur fournissant informations et expertise, ainsi que les réseaux dont nous disposons sur place.

Ont-elles répondu aux attentes ?
Le secteur privé japonais est encore discret en Afrique, même si le nombre d’entreprises présentes est en augmentation constante. Le potentiel de l’Afrique suscite énormément d’intérêt, mais beaucoup de nos compagnies ne font que commencer à développer leurs activités sur le continent. Les résultats devraient être bien plus visibles dans les années à venir.

 

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