Africa-Press – Côte d’Ivoire. La ministre ivoirienne de l’Économie, du Plan et du Développement, Nialé Kaba, a prononcé un discours d’ouverture lors de la cérémonie solennelle des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), ce mardi à Abidjan. Ce rendez-vous continental met en lumière le thème: « Le Deuxième Plan Décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063: une opportunité de valorisation et de financement du capital de l’Afrique ».
Dans une allocution engagée et lucide, la ministre a salué la présence d’éminentes personnalités africaines et internationales, avant d’exprimer sa gratitude au Président Alassane Ouattara, Champion de l’Agenda 2063, pour son leadership dans la promotion de l’intégration et du développement du continent.
Adopté en 2015, l’Agenda 2063 de l’Union africaine est le cadre stratégique pour la transformation économique et sociale de l’Afrique. Selon la ministre, le premier plan décennal a permis des avancées notables malgré un contexte mondial défavorable: progrès en matière d’intégration, de promotion du genre et d’accès aux technologies.
Néanmoins, elle a souligné que ces progrès n’ont pas permis de résoudre des défis majeurs comme la transformation structurelle des économies, la création d’emplois durables, notamment pour les jeunes, ou la réduction de la pauvreté.
Le Deuxième Plan Décennal (2024-2033), adopté en février 2024, représente pour Nialé Kaba une occasion stratégique de corriger les lacunes du passé et d’accélérer la dynamique de développement.
Elle a insisté sur l’importance de mobiliser et valoriser les immenses ressources du continent, notamment, 30 % des réserves mondiales de minéraux, plus de 60 % des terres arables non exploitées, une population jeune à 60 % âgée de moins de 25 ans, et un accès maritime massif ouvrant des opportunités dans l’économie bleue.
La ministre a attiré l’attention sur la persistance d’indicateurs préoccupants: un chômage des jeunes à 22,5 %, un taux élevé de déscolarisation dans les pays à faible revenu, et des systèmes éducatifs inadaptés aux besoins du marché. Elle a ainsi plaidé pour une approche inclusive capable d’accompagner les transitions démographiques, technologiques et écologiques.
Elle a également salué les efforts d’alignement des stratégies continentales, régionales et nationales, amorcés depuis l’adoption du nouveau plan. Toutefois, elle a alerté sur les obstacles persistants: faiblesse des financements, manque de données fiables, et manque de synergies entre les acteurs.
Pour répondre efficacement à ces défis, Nialé Kaba a proposé cinq axes de travail prioritaires, renforcer la coordination, le suivi et la supervision de l’Agenda 2063, harmoniser sa mise en œuvre avec l’Agenda 2030 des Nations Unies, mobiliser davantage les ressources nationales pour financer le plan, mettre en place un système efficace de collecte et d’analyse de données et renforcer l’engagement citoyen et l’alignement du plan aux budgets nationaux et régionaux.
Concluant sur une note d’optimisme, la ministre a appelé tous les participants à formuler des propositions innovantes pour stimuler la transformation structurelle du continent. Elle a officiellement déclaré l’ouverture de la session, au nom du président Alassane Ouattara, en exprimant l’espoir que les travaux déboucheront sur des résultats concrets au service de l’Afrique.
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