Africa-Press – Côte d’Ivoire. En dépit de son indépendance politique depuis les années 1960, l’Afrique n’est toujours pas souveraine dans le secteur alimentaire, a estimé le Premier ministre rwandais lors du sommet Dakar 2. Quelles sont les raisons de cette situation et comment la Russie peut aider ces pays? Un chercheur-économiste sénégalais livre ses réflexions pour Sputnik.
En Afrique, l’autonomie en matière économique est sapée en raison de la présence de nombreuses entreprises occidentales, a indiqué Demba Moussa Dembélé, chercher-économiste sénégalais, dans une interview accordée à Sputnik.
Malgré la souveraineté obtenue depuis plus de 60 ans des pays du continent, les relations économiques avec les anciens colonisateurs restent souvent les mêmes:
Largement présentes en Afrique, les multinationales « cherchent avant tout à exploiter les ressources africaines et à faire le maximum de profit sur le dos des peuples africains ». Elles visent à « rendre l’Afrique plus dépendante pour sa nourriture ce qui est contraire au but recherché par le Sommet de Dakar ».
De leur côté, l’institut panafricain pour la Citoyenneté, la Consommation et le Développement en Afrique (Cicodev) et l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) luttent aussi pour « la souveraineté alimentaire du continent, basée surtout sur l’agriculture biologique ou agro-écologie », poursuit M. Dembélé.
Selon ces organisations, il est nécessaire de valoriser les cultures locales, comme le niébé, le mil, le sorgho, pour sortir de la dépendance de céréales importées, poursuit le chercheur. Il convient également de promouvoir l’agriculture familiale susceptible « de nourrir l’Afrique et même d’exporter de la nourriture », conclut-il.
Une éventuelle contribution de Moscou
La Russie pourrait venir en aide au continent pour améliorer sa situation alimentaire. Les parties pourraient renforcer leur coopération dans ce secteur, notamment grâce au Sommet Russie-Afrique qui est prévu cette année, a ajouté l’économiste.
Programmée pour juillet 2023 à Saint-Pétersbourg, la 2e édition du sommet Russie-Afrique devrait amener leurs relations vers de nouveaux horizons, notait le chef de la diplomatie russe lors de sa visite officielle en Afrique du Sud fin janvier. L’événement devrait être également couronné par la signature d’accords concrets significatifs entre les parties.
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