Africa-Press – Côte d’Ivoire. Sur les deux dernières décennies, le cacao certifié durable a connu un certain essor poussé par des consommateurs de plus en plus sensibles aux questions éthiques. Si cette évolution est positive pour l’industrie du cacao, la régulation du système demeure un défi dans les pays producteurs.
En Côte d’Ivoire, le Conseil du Café-Cacao (CCC) envisage de limiter le nombre d’acheteurs de cacao certifié à seulement 30 contre plus d’un millier actuellement. L’annonce a été faite le 23 mai, par Yves Brahima Koné, directeur général du régulateur.
Cette mesure fait partie des dispositions visant à faire face à la certification frauduleuse du cacao qui s’est développée durant la dernière décennie dans la filière ivoirienne. Profitant de l’essor du commerce équitable du cacao lié aux exigences des consommateurs de chocolat pour un produit respectant l’environnement et garantissant des conditions de vie décentes aux producteurs, de nombreux acheteurs motivés par les gains sont entrés dans le système.
Grâce à la certification, ces acteurs bénéficient en effet d’une prime de 200 Fcfa/kg de la part des organismes tiers en plus des 80 Fcfa/kg garantis par le régulateur. D’après M. Koné, cette entrée massive de nouveaux acteurs véreux a conduit à constater que 97 % du cacao ivoirien était certifié Fairtrade cette année contre 50 % ces dernières années.
« Ce n’est pas possible et vous ne pouvez pas me faire croire le contraire », a relevé M. Koné en s’adressant aux coopératives et aux acheteurs lors d’une réunion à Abidjan. Il faut noter que le CCC a déjà suspendu depuis le 19 avril, le programme cacao Fairtrade après avoir détecté un volume inhabituellement élevé de cacao commercialisé sur ladite plateforme.
Interrogé par Reuters sur cette décision, Etienne Tehua, directeur des opérations de FairTrade West Africa indique avoir demandé la liste des acheteurs concernés par les fraudes pour effectuer des audits.
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