Le Lobby Mondial de l’Aérien et le Ciel Africain Futur

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Le Lobby Mondial de l'Aérien et le Ciel Africain Futur
Le Lobby Mondial de l'Aérien et le Ciel Africain Futur

Par Leanne de Bassompierre

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Nombre de passagers, revenus futurs, fonds bloqués… L’Association internationale du transport aérien (Iata) livre sa vision de l’aérien africain dans ses prévisions mondiales de l’industrie à l’horizon 2026.

L’Association internationale du transport aérien (Iata) a appelé les gouvernements africains à reconnaître l’aviation comme un levier économique stratégique et à éviter les taxes et les charges excessives.

Il s’agit de l’un des quatre domaines d’action prioritaires que l’association considère comme essentiels pour libérer le potentiel de l’aviation africaine, tel que présenté dans ses perspectives pour le continent dans le cadre des prévisions mondiales de l’industrie à l’horizon 2026.

Plus de 400 millions de passagers d’ici à 2044

« Le potentiel aérien de l’Afrique est immense. Avec le troisième taux de croissance le plus rapide au monde au cours des deux prochaines décennies, le continent pourrait desservir plus de 400 millions de passagers par an d’ici à 2044. Nous constatons déjà des progrès encourageants, comme une meilleure ouverture des visas et l’adoption des e-visas, qui favorisent une plus grande mobilité et intégration », affirme Kamil Al-Awadhi, vice-président régional de l’Iata pour l’Afrique et le Moyen-Orient.

« Mais transformer le potentiel en performance demande de l’action. Les gouvernements doivent considérer l’aviation comme un vecteur de développement, et non comme une source de revenus. Cela signifie réduire les coûts, améliorer les infrastructures et promouvoir la libéralisation des marchés via la décision Yamoussoukro et le Marché unique africain du transport aérien (SAATM). Avec le soutien politique approprié, l’aviation peut être un moteur puissant de la transformation économique africaine », poursuit Kamil Al-Awadhi.

La décision Yamoussoukro est un traité signé par 44 membres de l’Union africaine qui vise à libéraliser les services de transport aérien intra-africains afin de créer un marché compétitif et ouvert. Adoptée en 1999 et contraignante depuis 2002, la décision supprime les restrictions sur les droits de circulation, la capacité et la fréquence, favorisant une concurrence loyale entre les compagnies aériennes. Elle constitue la base du SAATM, un projet lancé en 2018 visant à mettre pleinement en œuvre les principes de la décision.

Expansion rapide, rendements limités

L’Afrique devrait connaître une croissance du trafic aérien supérieure à la moyenne mondiale l’année prochaine, mais la région continue de faire face à certaines des conditions d’exploitation les plus difficiles au monde, ce qui se traduit par la plus petite part des bénéfices mondiaux du secteur et des marges extrêmement faibles.

L’Iata prévoit une croissance du trafic aérien mondial de 4,9 % en 2026, légèrement inférieure aux 5,2 % attendus en 2025. L’Afrique devrait dépasser la moyenne mondiale avec une croissance de 6,0 % en 2026. La demande de fret augmentera de 2,6 % au niveau mondial en 2026, tandis que la croissance en Afrique sera légèrement inférieure, à 2 %.

Malgré une demande supérieure à la moyenne, les perspectives financières demeurent ardues. Sur les 41 milliards de dollars de bénéfices nets mondiaux prévus pour 2026 (marge de 3,9 %), les compagnies aériennes africaines ne devraient générer que 200 millions de dollars de bénéfices cumulés, soit une marge de 1,3 %, la plus faible de toutes les régions. Cela équivaut à 1,30 dollar de bénéfice par passager, contre une moyenne mondiale de 7,90 dollars.

Des marges faibles pour les compagnies africaines

« La demande de transport aérien en Afrique augmente plus rapidement que dans de nombreuses autres régions du monde, mais la rentabilité ne suit pas le rythme. Avec des marges de seulement 1,3 %, les compagnies aériennes africaines ne captent qu’une fraction de la valeur économique de l’aviation. Il est essentiel de lever les obstacles qui freinent la croissance pour garantir que l’expansion du trafic dans la région génère également une solidité financière », assure Al-Awadhi.

L’Iata souligne que les compagnies aériennes africaines continuent d’opérer dans l’un des environnements les plus difficiles au monde, avec pour contraintes un faible PIB par habitant, des coûts d’exploitation élevés par rapport à la moyenne mondiale et une connectivité limitée où seulement 19 % des routes intra africaines disposent de vols directs.

L’Afrique demeure également la principal destinations de fonds bloqués. Sur les 1,2 milliard de dollars de fonds des compagnies aériennes bloqués dans le monde en octobre, l’Afrique représente 79 % (954 millions de dollars). Les fonds bloqués dans le secteur aérien font référence à l’argent gagné grâce aux ventes de billets et de fret dans un pays étranger que la compagnie aérienne ne peut pas convertir ou rapatrier vers son pays d’origine en raison de restrictions gouvernementales.

Source: JeuneAfrique

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