Le ministre de l’Economie : « La dette est contractée afin de combler l’insuffisance de ressources nécessaires pour financer les investissements prévus »

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Le ministre de l'Economie : « La dette est contractée afin de combler l'insuffisance de ressources nécessaires pour financer les investissements prévus »
Le ministre de l'Economie : « La dette est contractée afin de combler l'insuffisance de ressources nécessaires pour financer les investissements prévus »

Africa-Press – Côte d’Ivoire. La dette ivoirienne ces derniers mois continue d’alimenter une vive polémique auprès de certains acteurs politiques et des économistes.

A en croire ces derniers, la Côte d’Ivoire connait un endettement accéléré et évoquent taux élevé de 20.000 milliards de FCFA.

Dans un entretien accordé au media pro-gouvernemental (Ndrl Fraternité Matin), le Ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, rassure les ivoiriens en martelant que la dette est maîtrisée et sous contrôle.

« Si l’on peut noter une hausse de la valeur nominale de la dette publique ivoirienne entre 2012 et 2021, il est essentiel de mettre celle-ci en rapport avec la richesse nationale produite subséquemment. En effet, la richesse créée a triplé passant de 13 600 milliards de FCFA en 2012 à 39 200 milliards de FCFA en 2021 », relève-t-il, avant de poursuivre.

« Le dynamisme observé dans l’économie nationale exige un niveau de financement accru afin d’assurer aux acteurs économiques, les infrastructures nécessaires au développement de leurs activités. Les emprunts effectués ont servi à financer les investissements productifs pour l’économie, notamment dans les secteurs de l’énergie, du transport, des infrastructures routières et aussi dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’hydraulique etc. A titre d’exemple, la construction du 3ième pont de la ville d’Abidjan, de l’axe Abidjan-Yamoussoukro de l’autoroute du nord, du barrage hydroélectrique de Soubré et l’aménagement de la nouvelle zone industrielle de PK24, entre autres, sont autant de projets structurants qui ont redynamisé l’économie ivoirienne au cours de cette décennie. »

Selon le Ministre, la dette accompagne les ambitions de développement d’un Etat. « En Côte d’Ivoire comme ailleurs, la dette est contractée afin de combler l’insuffisance de ressources nécessaires pour financer les investissements prévus. Ces investissements par la suite génèrent les ressources nécessaires au remboursement de ces dettes. Ainsi la dette, contrairement à ce que d’aucuns pourraient penser, n’est pas contractée pour le financement des besoins de fonctionnement ou de consommation, mais plutôt pour investir dans les projets et programmes de développement du pays et contribuer ainsi à la croissance économique. La dette fait partie intégrante des modèles de développement économique, elle n’est pas un mal en soi. Le tout, c’est de l’utiliser à bon escient et de manière efficiente, comme le fait la Côte d’Ivoire. »

L’argentier ivoirien ne criant pas une crise d’endettement comme redoutent des politiciens et économistes.

« (…) La dette publique ne s’analyse pas uniquement du point de vue de sa valeur nominale. C’est un indicateur non adapté. Il faut toujours l’apprécier au regard de la richesse nationale qu’elle a servi à créer. Ainsi, si vous considérez les ratios d’endettement de la Côte d’Ivoire, vous noterez qu’à la fin de l’année 2021, l’encours de la dette publique ivoirienne, rapporté au Produit Intérieur Brut (PIB), est à 51,7%. Il convient par ailleurs de relever que le ratio d’endettement actuel de la Côte d’Ivoire est bien en deçà de la norme communautaire de l’UEMOA en matière d’endettement public, fixée à 70%. Comparé à d’autres pays d’Afrique subsaharienne comme le Kenya, le Sénégal et le Ghana dont les structures économiques sont proches de celle de la Côte d’Ivoire, les niveaux d’endettement du pays restent bien meilleurs. En effet, le ratio de la dette publique sur le PIB dans ces pays atteint 68% pour le Kenya, 75% pour le Sénégal et 80% au Ghana. Non ! La dette de la Côte d’Ivoire n’est pas excessive ; elle est bel et bien maitrisée et sous contrôle. Elle sert surtout à financer le développement économique du pays à travers des investissements dans tous les secteurs », explique-t-il.

Enfin, Adama Coulibaly assure que la Côte d’Ivoire veille activement à la gestion de sa dette à travers divers outils et méthodes dédiés, notamment les stratégies de gestion de la dette à moyen terme et les analyses de soutenabilité. Selon lui, ces outils permettent à la Côte d’Ivoire d’assurer une gestion optimale de son endettement.

« Par exemple, la stratégie de gestion de la dette sur le moyen terme sert à déterminer combien, quand, où, comment, et auprès de qui emprunter dans le but de financer le budget de l’Etat à un moindre coût et risque. Dans ce cadre, la Côte d’Ivoire priorise les sources de financements concessionnels. Ce sont des financements dont une grande portion est considérée comme des dons (environ 35%) et dont les taux d’intérêt sont les plus bas du marché. Lorsque ces sources atteignent leurs limites, nous nous tournons vers les sources semi-concessionnelles. La Côte d’Ivoire ne va sur les marchés financiers que lorsque des contraintes obèrent les financements concessionnels qui sont limités. Quant à l’analyse de la viabilité de la dette publique, elle examine les ratios d’endettement en lien avec divers indicateurs macroéconomiques sur le long terme afin de s’assurer que la dette demeure soutenable. A ce jour, tous les indicateurs de solvabilité et de liquidité sont en dessous des seuils de référence. Cette gestion rigoureuse de la dette a valu à la Côte d’Ivoire de demeurer à un risque de surendettement modéré, comme cela est confirmé par les partenaires financiers internationaux, notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International », soutient le Ministre de l’Economie et des Finances.

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