Lutte contre l’Orpaillage Illégal dans l’Agneby-Tiassa

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Lutte contre l'Orpaillage Illégal dans l'Agneby-Tiassa
Lutte contre l'Orpaillage Illégal dans l'Agneby-Tiassa

Africa-Press – Côte d’Ivoire. La campagne nationale contre l’orpaillage illégal se poursuit avec intensité. Après les Districts des Savanes, des Lacs, et la région du Moronou, c’est au tour de la région de l’Agnéby-Tiassa d’accueillir une mission de sensibilisation de proximité conduite par Mamadou Sangafowa-Coulibaly, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie.

Cette étape s’est tenue à la préfecture d’Agboville, en présence du corps préfectoral, des élus, des chefs traditionnels, des cadres, des jeunes, des femmes et des représentants des mutuelles. L’objectif: mobiliser les communautés locales contre l’orpaillage illégal, devenu un fléau national.

Dans son discours, le ministre a d’emblée rappelé que si l’exploitation de l’or est légale en Côte d’Ivoire, c’est sa pratique illégale et anarchique qui pose problème. Ce phénomène, selon lui, cause d’immenses dégâts humains, environnementaux, sanitaires et sécuritaires, et menace la stabilité du pays.

« La solution est locale. Elle doit venir des populations elles-mêmes », a martelé Sangafowa-Coulibaly.

D’après une étude commandée par le ministère, 99 % des sites d’orpaillage illégal sont installés avec la complicité des communautés locales, contre seulement 1 % sans leur aval.

« Celui qui est installé sans l’autorisation des communautés est vite dénoncé et déguerpi. On ne peut plus continuer à fuir nos responsabilités », a-t-il insisté.

Pour donner corps à cette lutte, le ministre a annoncé un dispositif de sensibilisation décentralisé: après le départ de la mission gouvernementale, le préfet de région devra organiser les mêmes rencontres dans chaque département. Ce travail se poursuivra jusque dans les sous-préfectures, villages et hameaux, où les chefs coutumiers auront la responsabilité de relayer et de suivre les engagements.

« Faites votre part, l’État vous accompagnera », a déclaré le ministre, en soulignant les efforts déjà observés dans la région pour endiguer ce phénomène.

Sangafowa-Coulibaly a particulièrement interpellé les jeunes, souvent tentés par l’orpaillage illégal faute d’alternatives économiques. Il les a invités à se structurer en coopératives afin d’obtenir des autorisations d’exploitation artisanale ou semi-industrielle légale.

« Mes services sont prêts à vous accompagner si vous vous engagez dans la légalité », a-t-il rassuré.

Il s’est félicité de l’adhésion des élus, cadres, chefs coutumiers, femmes et jeunes, convaincus que « le succès de cette lutte commence par eux ».

« Nous retournerons confiants, car l’Agnéby-Tiassa a donné un signal fort: celui d’un peuple prêt à défendre son avenir », a conclu Mamadou Sangafowa-Coulibaly.

Lors des interventions des représentants locaux, un engagement ferme a été pris pour bouter hors de la région les orpailleurs illégaux.

Brié Joseph N’gata, député-maire de Sikensi et porte-parole des élus, Nanan N’Dori Joseph, porte-parole des chefs traditionnels, N’Gbadji Martine, pour les femmes et Charlemagne Loba, pour les jeunes. Tous ont reconnu l’ampleur des méfaits de l’orpaillage illégal, dénoncés par Seydou Coulibaly, Directeur général des Mines et de la Géologie: pollution des sols, insécurité, perte de ressources, destruction des terres agricoles…

Selon les chiffres du ministère, seulement 7 % de la valeur de l’or extrait revient aux villages, contre 80 % qui s’évaporent dans des réseaux mafieux transfrontaliers.

À travers cette tournée nationale, le ministre des Mines entend responsabiliser les communautés à la base, tout en réaffirmant l’engagement de l’État à faire respecter la loi. L’objectif est clair: éradiquer l’orpaillage illégal d’ici 2030, dans une approche participative, inclusive et durable.

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