Pétrole : la Côte d’Ivoire prête à intégrer l’Opep en 2026 ?

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Pétrole : la Côte d’Ivoire prête à intégrer l’Opep en 2026 ?
Pétrole : la Côte d’Ivoire prête à intégrer l’Opep en 2026 ?

Maher Hajbi

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Boosté par l’entrée en production du gisement Baleine et la récente découverte du gisement Calao, Abidjan souhaite intégrer le club des exportateurs d’or noir avant de rejoindre le cartel des pétroliers.

Engagé à faire de l’industrie extractive le deuxième pilier de l’économie ivoirienne derrière l’agriculture, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, souhaite voir la Côte d’Ivoire intégrer l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Une ambition affichée lors de la rencontre, mi-mars, entre le ministre ivoirien et le Groupement professionnel de l’industrie du pétrole (GPP).

« Si hier notre pays était un pays importateur net de produit brut, avec ces découvertes [Baleine et Calao], nous allons passer dans un délai proche au statut d’exportateur net de produits pétroliers. C’est le critère retenu pour être membre de l’Opep », souligne le « Monsieur pétrole » du président Alassane Ouattara. Mais, avant de frapper à la porte du cartel des pétroliers, la Côte d’Ivoire doit voir sa production monter en régime.

« Une décision politique » au-delà des critères de production

Basée à Vienne (Autriche), l’Opep – actuellement en quête de nouveaux membres, après la sortie de l’Angola – précise dans son statut que « tout pays ayant une exportation nette substantielle de pétrole brut et dont les intérêts sont fondamentalement similaires à ceux des pays membres peut devenir membre à part entière de l’organisation ».

En effet, la Côte d’Ivoire ne peut présenter sa candidature qu’après avoir intégré le club des pays exportateurs d’or noir. La demande sera ensuite soumise au vote lors de la conférence des ministres du cartel qui se tient deux fois par an à Vienne. Et pour devenir membre à part entière de l’organisation, Abidjan doit pouvoir compter sur le soutien d’une majorité de trois quarts des membres à part entière.

Contacté par Jeune Afrique, le ministère ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie affirme qu’ « au regard des perspectives de production, la Côte d’Ivoire n’était plus loin de satisfaire aux critères de productivité ». Cependant, « intégrer l’Opep demeure une décision qui est du ressort du politique », souligne le ministère.

Eni, le facteur X ?

Jusque-là modeste productrice d’or noir, avec 45 000 barils par jour, la Côte d’Ivoire s’apprête à multiplier sa production par trois à l’horizon 2026. Aux manettes du champ Baleine, entré en production en août 2023, le consortium Eni-Petroci vise une production optimale de 150 000 barils de pétrole par jour et de 200 Mpc/j de gaz naturel associé lors de la troisième phase de développement du gisement.

À l’origine de la découverte du gisement Baleine, en 2021, Eni a mis la main, début mars, sur une nouvelle manne pétrolière, cette fois au sein du bloc Cl-205, situé à 45 kilomètres au large des côtes ivoiriennes. Baptisé Calao, le nouveau gisement regorge de 1 à 1,5 milliard de barils de pétrole environ, selon les estimations initiales de la major italienne et de son partenaire ivoirien, Petroci.

Si le calendrier opérationnel du gisement Calao n’a pas encore été communiqué, cette nouvelle découverte conforte les ambitions des autorités ivoiriennes de développer l’industrie pétrolière. Alors qu’Abidjan veut convaincre les pétroliers d’explorer le sous-sol ivoirien, Eni – qui détient des participations dans plusieurs blocs offshore prometteurs – reste le groupe le plus exposé dans le pays, avec au programme des investissements de 10 milliards de dollars.

Source: JeuneAfrique

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