Africa-Press – Côte d’Ivoire. Mardi 2 décembre 2025, à la Primature, le Gouvernement ivoirien a procédé au lancement officiel du Programme d’Investissement en Protection Sociale dans les Secteurs Agricole et Informel (PIPS), un dispositif d’envergure nationale destiné à transformer durablement les conditions de vie de plus de 5 millions de travailleurs agricoles et informels.
Conçu avec l’appui méthodologique et financier de la FAO, le PIPS ambitionne d’étendre la protection sociale aux populations jusqu’ici les plus vulnérables, souvent exclues des mécanismes formels tels que la Couverture Maladie Universelle (CMU) ou le Régime Social des Travailleurs Indépendants (RSTI).
L’événement, présidé par le Premier ministre Robert Beugré Mambé, s’est déroulé en présence de membres du Gouvernement, d’ambassadeurs, de représentants des agences de l’ONU, d’organisations professionnelles, de partenaires techniques et financiers ainsi que de plusieurs coopératives agricoles pilotes.
Dans son allocution, le Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, Maître Adama Kamara, a dressé un constat sans équivoque: plus de 80 % des acteurs agricoles et informels restent en marge de la protection sociale, malgré leur rôle essentiel dans l’économie nationale.
Il a rappelé que ces travailleurs, souvent confrontés à l’irrégularité des revenus, à la précarité, à l’analphabétisme et à un accès limité aux services sociaux de base, constituent pourtant “le socle structurant de l’économie ivoirienne”.
Le Ministre a également salué la vision “lucide et déterminante” du Premier ministre, qu’il a qualifié de “modèle d’humilité, de rigueur et de clairvoyance”, insistant sur le leadership gouvernemental qui permet aujourd’hui de franchir un nouveau cap en matière d’inclusion sociale.
Selon Maître Adama Kamara, le PIPS répond à un impératif moral et stratégique: “Faire en sorte que la protection sociale devienne un droit effectif pour les acteurs des secteurs agricole et informel.”
Le programme vise notamment, le renforcement des coopératives (plus de 7 000 organisations agricoles et artisanales ciblées), l’augmentation des revenus via des investissements massifs dans les chaînes de valeur, l’extension progressive de la CMU et du RSTI à des millions de travailleurs, l’amélioration des infrastructures et des services sociaux dans les zones rurales et l’autonomisation de 105 000 femmes grâce à des dispositifs économiques dédiés.
Avec un budget total de 187,4 milliards FCFA, dont 92 % directement consacrés aux investissements, le PIPS est présenté comme “bancable, structuré et prêt à être mis en œuvre”.
Le Ministre a rappelé que les tests menés depuis 2021 dans trois coopératives ont démontré:+25 % d’enrôlement social en un an, 1 639 bénéficiaires accompagnés et 6,8 millions FCFA de réserves financières créées pour financer la CMU.
Ces résultats, selon lui, confirment que “lorsqu’un accompagnement structuré est assuré, l’adhésion des communautés rurales est forte et immédiate”.
En conclusion, le ministre Adama Kamara a lancé un message fort: Le PIPS n’est pas un simple projet. C’est un engagement national. C’est un investissement dans la stabilité, dans l’avenir et dans la justice sociale.”
Prenant la parole, le Premier ministre Robert Beugré Mambé a salué ce qu’il considère comme une avancée majeure dans l’agenda social du Président de la République, Alassane Ouattara.
Il a rappelé que l’agriculture et le secteur informel constituent les deux piliers essentiels qui soutiennent économiquement “près des deux tiers de nos concitoyens”.
Pour le Premier ministre: “La protection sociale n’est plus une option philanthropique. Elle est devenue une nécessité stratégique.”
Il a insisté sur le rôle central des neuf agropoles du PNIA 2, dont la couverture territoriale permettra au programme d’atteindre rapidement les populations les plus éloignées des services administratifs.
Robert Beugré Mambé a lancé un appel clair aux partenaires techniques et financiers: “Marchez à nos côtés. Le Président de la République vous soutient, et nous avons besoin de vous pour bâtir une Côte d’Ivoire résiliente, prospère et solidaire.”
Le chef du Gouvernement a salué l’engagement des ministères techniques, notamment celui de l’Agriculture et celui des Affaires sociales, et a réaffirmé la volonté de l’État d’inscrire la protection sociale au cœur de son projet de société.
La représentante de la FAO a rappelé que la protection sociale constitue un outil essentiel contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et les chocs climatiques ou sanitaires.
Bintia a confirmé que le PIPS est un programme conçu localement, structuré méthodologiquement, techniquement complet et prêt à la mobilisation immédiate de ressources.
La FAO a également souligné que ce projet s’inscrit dans une dynamique mondiale visant à renforcer les systèmes de protection sociale sensibles au climat et axés sur le développement rural.
Le PIPS se positionne comme l’un des programmes sociaux les plus ambitieux jamais lancés en Côte d’Ivoire.
S’il est pleinement financé et mis en œuvre, il permettra, l’intégration de millions de travailleurs à la CMU et au RSTI, la réduction massive des vulnérabilités en zones rurales, la création de centaines de milliers d’emplois, un renforcement de la résilience face aux chocs économiques et climatiques et une transformation durable des systèmes agricoles et artisanaux.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press





