Soupçons de Détournement dans la Filière Café-Cacao

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Soupçons de Détournement dans la Filière Café-Cacao
Soupçons de Détournement dans la Filière Café-Cacao

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Un nouveau scandale vient ternir l’image de la filière cacao en Côte d’Ivoire. Cette fois, les faits se déroulent entre Guiglo et San Pedro, où des producteurs de la coopérative SAPB-COOP-CA dénoncent un abus de confiance massif, orchestré par Maginoh Kitia, président du conseil d’administration de la coopérative, en complicité avec Kansou Kassem, directeur de la société industrielle S2K, basée à San Pedro.

En mai 2025, sous la promesse d’un paiement immédiat à la livraison, les producteurs ont livré au total 11 tonnes et 127 kg de fèves de cacao, pour une valeur de 24.479.400 FCFA.

Le cacao a été collecté sans aucune avance ni financement de la part de la coopérative. Selon le collectif des producteurs, Maginoh Kitia a exigé la livraison sans remettre d’argent, arguant qu’il paierait une fois les fèves arrivées au magasin.

Malgré plusieurs relances et médiations, aucun paiement n’a été effectué à ce jour. Les planteurs, pour la plupart dépendants exclusivement de leur production pour vivre, se retrouvent dans une situation dramatique, peinant à nourrir leurs familles.

Pis encore, lorsque les producteurs ont tenté de vendre le cacao pour se rembourser, le camion a été illégalement saisi dans l’usine S2K, à San Pedro, sur ordre de Kansou Kassem, en collaboration avec Maginoh Kitia. Les producteurs dénoncent aujourd’hui un véritable détournement de marchandise, aggravé par une manœuvre organisée pour bloquer leur accès à leurs propres revenus.

Des sources internes révèlent que Kansou Kassem, ressortissant libanais, serait à la tête d’un réseau de coopératives de façade, utilisées pour échapper aux impôts et continuer à opérer en toute opacité dans la filière. L’usine S2K serait au cœur de ce système.

Face à l’injustice, les producteurs ont officiellement saisi le Conseil Café-Cacao. Une plainte a été déposée le 28 mai 2025 auprès de la délégation régionale du CCC à Duékoué, avec tous les éléments justificatifs. Un représentant du collectif est en route pour Abidjan pour suivre le dossier de près et faire entendre la voix des producteurs au niveau central. Nos tentatives pour avoir la version de Maginoh Kitia sont restées vaines.

Ce scandale n’est pas seulement une affaire de créance. Il pose également une question de gouvernance, de transparence et de justice dans une filière qui repose entièrement sur le travail des producteurs.

Les autorités ivoiriennes, les organismes de régulation, les partenaires techniques et financiers, ainsi que la société civile, doivent se mobiliser pour que ce genre de pratique cesse. Il est temps que les producteurs soient protégés contre les abus, les détournements et l’impunité.

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