Nelly Fualdes
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Alors que le lancement des vols d’Air Côte d’Ivoire vers Paris se profile, les consultations aéronautiques souhaitées par Yamoussoukro pour revoir les accords aériens entre la France et la Côte d’Ivoire ont tourné court. Ce qui laisse le champ libre à Air France et Corsair.
Pas de résultat nouveau à ce stade. » La communication du ministère français de l’Aménagement du territoire (dont dépendent les transports), au sujet des consultations bilatérales entre Paris et Yamoussoukro, est laconique.
Malgré deux rounds de négociations (les 7 et 8 octobre 2024 puis les 12 et 13 février 2025), les émissaires dépêchés par l’Autorité nationale de l’aviation civile de Côte d’Ivoire (Anac-CI) ne sont pas parvenus à infléchir leurs homologues français au sujet de « l’accord de ciel ouvert » conclu en mars 2016 entre les deux pays.
L’enjeu: obtenir un encadrement du nombre de transporteurs habilités à desservir la route Paris-Abidjan ou, au moins, un plafonnement du nombre de fréquences qu’ils peuvent proposer.
Cette demande va de pair avec le lancement – annoncé comme imminent – des premiers vols long-courriers d’Air Côte d’Ivoire. Le pavillon ivoirien, qui attend toujours son premier A330 neo dont la livraison était initialement annoncée pour le 4e trimestre 2024, compte en effet faire de Paris sa nouvelle destination phare.
Mais la ligne Abidjan-Paris est déjà exploitée par deux acteurs français, Corsair et Air France – à raison de, respectivement, une et deux rotations quotidiennes –, ce qui peut rendre périlleuse l’arrivée d’un troisième acteur. Aussi, les autorités ivoiriennes espéraient-elles que les fréquences pouvant être exploitées par les pavillons des deux pays puissent être encadrées.
Réelle alternative horaire
Cette proposition n’a pas été prise en compte. Elle avait, d’ailleurs, fort peu de chances de l’être, selon un expert du secteur pour qui la tendance est plutôt à la libéralisation qu’à l’imposition de nouvelles restrictions.
Air Côte d’Ivoire devra donc se lancer dans la course avec un paysage concurrentiel inchangé. Mais, si la compétition s’annonce rude face à Corsair, le pavillon ivoirien devrait compter sur un certain soutien d’Air France, qui est son actionnaire minoritaire (11 % du capital, aux côtés de l’État ivoirien, d’Optimus Holding et de la BOAD).
Un partenariat commercial entre les deux compagnies est d’ailleurs à l’étude. Mais pas question pour autant, pour le pavillon français, de renoncer à ses propres fréquences. « Nous considérons que la croissance du flux sur cette route permettra d’absorber l’arrivée d’Air Côte d’Ivoire », indiquait Anne Rigail, la directrice générale d’Air France, interrogée par Jeune Afrique sur le sujet en décembre 2024.
Laurent Loukou, le directeur général d’Air Côte d’Ivoire, étudie aussi la possibilité pour le pavillon ivoirien de proposer une réelle alternative à ses concurrents du point de vue des horaires, les trois vols actuels quittant Paris dans l’après-midi pour se poser le soir à Abidjan, et décollant de l’aéroport Félix-Houphouët Boigny en soirée pour une arrivée en France au petit matin.
Source: JeuneAfrique
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