
Africa-Press – Côte d’Ivoire. C’est une démarche de sensibilisation et d’éveil de conscience à cinq mois de la présidentielle 2025. Le chef d’entreprise ivoirien consultant financier et immobilier Diaby Amadou, rejette catégoriquement l’analyse des voix qui s’élèvent de part et d’autre pour dire que la Côte d’Ivoire est surendettée.
Ce jeudi, il a animé une conférence de presse à l’hôtel palm club à Abidjan Cocody, pour donner sa perception afin d’influencer les politiques.
Trois axes ont été abordés par le conférencier notamment: le sous-endettement de la Côte d’Ivoire ; la sous-exploitation du potentiel économique, et l’importance du patriotisme économique dans la création de richesse et dans la souveraineté économique et monétaire.
Sur le sous-endettement de la Côte d’Ivoire, le conférencier a expliqué que « le ratio dette/PIB, souvent utilisé comme critère d’évaluation, est insuffisant pour juger de la soutenabilité de la dette ou de la performance d’un pays. Il a cité en exemple le Japon qui a un ratio dette/PIB de 260 %, pourtant il est noté Aa3 par Moody’s, soit 17/20. La Côte d’Ivoire, avec un ratio de 58,1 % en 2023, est notée Ba3, soit 10/20.
Diaby Amadou a privilégié une comparaison par habitant. À ce titre, il estime que les Ivoiriens sont largement moins endettés que les citoyens de pays industrialisés.
« Un Ivoirien est endetté à hauteur de 1 359 euros, soit environ 890 000 FCFA. À titre de comparaison, un Japonais l’est à 65 381 euros, un Américain à 99 857 dollars, et un Français à 47 274 euros. », a-t-il expliqué.
« Les Japonais sont 48 fois plus endettés que les Ivoiriens ; les Américains 67 fois ; et les Français 35 fois. », a-t-il indiqué.
Pour lui, si l’on intègre les engagements hors bilan, notamment ceux liés aux retraites, ces écarts deviennent encore plus significatifs.
« L’État ivoirien n’a pas d’engagements hors bilan en matière de retraite, car nos caisses sont excédentaires », rappelle-t-il, citant la CNPS et la CGRAE. À l’inverse, « les engagements hors bilan de la France s’élevaient à plus de 5 000 milliards d’euros en 2021, soit environ 80 millions FCFA par Français. »
Il a conclu cet axe, en soulignant que la dette ivoirienne a majoritairement servi à financer les infrastructures publiques, ce qu’il qualifie de « bonne dette », car utile pour les générations futures.
Concernant le potentiel économique « largement sous-exploité », qu’il qualifie de levier pour créer de la richesse et renforcer la souveraineté économique, Diaby Amadou a expliqué d’entrée que la Côte d’Ivoire est un pays jeune, dynamique, avec plus de 75 % de la population âgée de moins de 35 ans. Ce qui est une chance.
A ses yeux, le secteur agricole est prioritaire pour lutter contre la pauvreté et générer une croissance inclusive. Il a passé en revue plusieurs filières.
Pour le cacao, il tire la sonnette d’alarme sur la baisse de production (de 2,2 à 1,8 million de tonnes), en dépit de la flambée du prix mondial à plus de 12 900 $ la tonne en 2024.
« Si nous ne réagissons pas, nous perdrons nos parts de marché au profit du Brésil, de l’Équateur ou de l’Indonésie. », a-t-il prévenu.
Sur le café, il déplore l’effondrement de la filière ivoirienne et appelle à s’inspirer du modèle vietnamien: « Le Vietnam est passé de 50 000 T à 1,8 million T en quelques décennies. La Côte d’Ivoire a plus de terres cultivables et de potentiel. »
Parlant du riz et du poisson, le conférencier a fait savoir qu’avec des importations respectives de 600 et 500 milliards FCFA en 2024, il urge d’investir dans la production locale.
« Nous avons plus de 5 000 km de cours d’eau, aucune région n’est sans irrigation naturelle. C’est une bénédiction. »
Chaque filière a été présentée avec ses atouts, ses défaillances et ses perspectives.
Diaby a aussi insisté sur les atouts, les défaillances et perspectives sur les filières de coton, sucre, élevage, palmier à huile, vivriers, avocat, coco, hévéa, banane dessert… « Ce sont des richesses dormantes que nous devons réveiller. », a-t-il conseillé.
Troisième axe abordé, c’est un appel au patriotisme économique. Diaby Amadou a exhorté les décideurs et les citoyens à adopter une posture de patriotisme économique.
« Il faut croire en notre économie, produire, transformer et consommer localement. »
En conclusion, il a rappelé que la souveraineté économique et monétaire passe par la valorisation des ressources nationales et une mobilisation collective. « Le potentiel est là. Ce qu’il nous faut, c’est le courage, la vision et l’unité », a-t-il dit.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press