Africa-Press – Côte d’Ivoire. C’est la deuxième fois qu’il s’adresse aux Ivoiriens depuis son exil. L’ex président de l’assemblée nationale qui est en rupture de banc avec ses anciens alliés du rhdp, parti au pouvoir ne manque pas d’occasions pour les fustiger. Alors que toute la classe politique ivoirienne s’est engagée à enterrer la hache de guerre au nom de l’unité nationale à travers un processus de dialogue national dont la troisième phase a eu lieu du 21 au 29 décembre 2020 en vue de la participation de tous aux prochaines élections législatives, Guillaume Soro et son parti le GPS( génération peuple solidaire) continuent de persister dans la délation et la défiance, appelant ses militants à maintenir Le Cap de l’engagement contre ce qu’il nomme « le 3ème mandat du président Ouattara ». Morceau choisi.
« Je voudrais, quelle que soit la situation à venir, dire que (GPS) doit maintenir le cap de l’engagement contre le 3e mandat. Le dialogue politique qui s’instaure en Côte d’Ivoire, nous l’avons souhaité il y a plusieurs années déjà, en professant le pardon et la réconciliation. Que nous y participions ou pas, l’essentiel est que la Côte d’Ivoire soit au-devant et au cœur de nos actes » a dit Guillaume Soro dans son adresse à la nation le vendredi 1er janvier 2021 depuis son lieu d’exil.
Commentant cette sortie, Ahoua Stallone, membre de la galaxie patriotique, actuellement en exil aux Etats-Unis et candidat à l’élection législative prochaine a dit :
« Le leader du GPS a affirmé dans son message que la Côte d’Ivoire doit être au devant et au cœur de leurs actes. Je pense qu’on se retrouve sur ce point parce que malgré les récriminations, malgré le regard inquisiteur à l’endroit de son adversaire du moment, il entend placer l’intérêt général au dessus de tout.
Pour ma part, nous n’avons qu’un seul pays. Le combat qui s’impose à nous, c’est de ce que chacun, quelque soit son obédience, œuvre pour la paix, pour la réconciliation et pour la cohésion sociale.
Pour ce qui est de sa volonté de ne pas participer aux joutes électorales, c’est la décision de son parti. Ce n’est pas à moi de la commenter. Nous, nous avons, à contrario décidé de participer à toutes les élections à venir si les conditions sont effectivement réunies.
Il n’est vraiment pas encore tard pour que tous les fils et toutes filles de notre pays se retrouvent pour enfin fumer le calumet de la paix d’après crise post-électorale de 2010.
C’est pourquoi je salue l’initiative du gouvernement qui a engagé récemment le dialogue avec une partie de l’opposition ».
Pour le journaliste, Aristides Nkenda Nkenda, Soro ne comprend pas que la force d’un leader politique c’est d’être capable, grâce à l’incontournable exercice d’agilité émotionnelle, de mettre son talent au service de son leadership.
« L’entame de cet extrait de sa dernière sortie montre à quel point, il clopine d’amateurisme politique en déception dans son approche discursive.
Malheureusement, il s’enfonce chaque jour un peu plus parce qu’il pense que la flexibilité est une faiblesse. Bien au contraire.
Mais, ce n’est pas la fin pour Soro. Car, il est encore récupérable. C’est mon souhait qu’il rentre enfin en famille » a fait savoir l’analyste politique et journaliste éditorialiste.
« Moi, je commencerai par dire que cette partie de son discours est l’expression d’un aveu d’impuissance face à un régime déterminé à protéger son territoire et ses habitants contre tous les projets de déstabilisation du pays. Aussi dire qu’il est le père de la réconciliation et du pardon est d’une escroquerie morale car à chaque instant de crise en Côte d’ivoire, d’Houphouet à Ouattara en passant par Bedie, Guei Robert et Gbagbo, tous l’ont professé. Malheureusement la rébellion de 2002 a laissé des séquelles et une plaie incurable que le régime actuel tente de panser coûte que coûte . Et là encore c’est le même Soro qui continue de constituer l’obstacle là où l’opposition significative a accepté de revenir à la table des négociations et du dialogue.
Enfin si la Côte d’ivoire est au cœur de ses actes alors nous invitons Guillaume Soro à venir participer à ces élections législatives et laisser les discours guerriers » a ajouté, Dola Zie DjaKaridja, enseignant, analyste politique.