Africa-Press – Côte d’Ivoire. À l’approche des élections législatives de décembre et dans la foulée du rejet de la candidature de Tidjane Thiam à la présidentielle, l’Initiative pour la Réconciliation et la Sauvegarde du PDCI-RDA (IRS-PDCI) est montée au créneau ce mercredi. Lors d’une conférence de presse organisée à la Maison de la Presse du Plateau, le mouvement a exprimé sa profonde inquiétude face à ce qu’il qualifie de crise historique au sein du plus ancien parti politique de Côte d’Ivoire.
Devant un parterre de journalistes, le Professeur Yao Kouamé Albert, membre du Bureau politique du PDCI-RDA et porte-parole de l’IRS-PDCI, a livré un diagnostic sans concession: le rejet de la candidature de Tidjane Thiam par le Conseil constitutionnel, le 8 septembre dernier, représente « une humiliation nationale » et « un revers politique inacceptable ».
Selon le Pr. Yao, cette exclusion du scrutin présidentiel n’est pas un simple accident de parcours, mais le symptôme d’une défaillance chronique de gouvernance au sein du parti. Il dénonce un manque de préparation, un non-respect des règles internes et une dérive autoritaire de la direction actuelle, qui auraient conduit à cet échec cuisant.
« Après 2000, 2015 et 2020, le PDCI-RDA manquera une fois de plus le rendez-vous présidentiel. C’est la quatrième fois. Et cette fois encore, c’est le résultat d’une gestion fermée, solitaire et peu transparente », a-t-il déclaré.
Le porte-parole de l’IRS-PDCI a également dénoncé la répression des voix dissidentes, la banalisation du mensonge et l’absence de débat démocratique en interne, autant de pratiques qui, selon lui, ont vidé le parti de sa vitalité et découragé sa base militante.
Face à cette crise qu’il qualifie de « sans précédent », l’IRS-PDCI appelle à la mise en place immédiate d’un comité de crise. Cette structure transitoire, inclusive et représentative de toutes les sensibilités du parti, aurait pour mission de restaurer la cohésion interne, de reconstruire la confiance, et surtout de préparer efficacement les prochaines échéances électorales, notamment les législatives prévues en décembre 2025.
« Nous ne pouvons plus confier la destinée du parti à ceux qui l’ont mené à l’échec. Le moment est venu de nous lever pour restaurer les valeurs de sincérité et de responsabilité chères au président Félix Houphouët-Boigny », a martelé le professeur Yao.
Tout en réaffirmant son attachement au PDCI-RDA et à son héritage historique, l’IRS-PDCI estime qu’il est temps de sortir du déni et de faire face aux réalités. Pour ses membres, le parti se trouve à un tournant décisif, et seule une réforme en profondeur permettra d’éviter une marginalisation durable sur la scène politique nationale.
« Le PDCI-RDA traverse l’une des plus graves crises de son histoire. Si nous ne réagissons pas maintenant, ce sera trop tard. Ce parti a été un pilier de la construction nationale ; il ne peut devenir un simple spectateur de la vie politique », a conclu le porte-parole.
L’IRS-PDCI lance ainsi un appel solennel à tous les militants, cadres et sympathisants du parti à se mobiliser pour la sauvegarde du PDCI-RDA, convaincu que seule une action collective permettra de redonner espoir à une base militante de plus en plus désorientée.
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