Africa-Press – Côte d’Ivoire. Ce sera finalement le 30 mars à Abidjan. À l’issue d’une réunion de crise convoquée par Henri Konan Bédié à Daoukro le 9 mars, Soumaïla Bredoumy, le porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a dévoilé à la presse la nouvelle date du 7e congrès extraordinaire. L’annonce de cette nouvelle date, quelques jours après celle communiquée par le président du comité d’organisation de l’événement, Niamien N’Goran, qui rendait public le choix du 25 mars, est une fois de plus révélatrice des querelles internes qui agitent l’ancien parti unique.
Comment en est-on arrivé à ce nouveau cafouillage ? Après que la date du 25 mars a été dévoilée par N’Goran, Maurice Kakou Guikahué, le secrétaire exécutif en chef du parti, s’est fendu d’un communiqué pour « dénoncer la forme irrégulière de cette convocation du congrès ». « Que les militants se rassurent qu’en application de l’article 35 des statuts, le président du parti prendra une décision pour une convocation régulière dudit congrès afin de se conformer aux textes qui régissent le PDCI-RDA », avait-il alors écrit.
Échanges houleux
En interne, ce communiqué avait rapidement fait des vagues. Et pour cause : le secrétaire exécutif en chef y dénonçait l’incompétence, selon lui, de l’équipe chargée de l’organisation du congrès. Affaibli par une réorganisation qui a réduit ses pouvoirs et divisés ses prérogatives, Maurice Kakou Guikahué s’opposait à la tenue de ce congrès extraordinaire, source de querelles intestines sur les statuts du parti. Ainsi, en décembre 2022, Henri Konan Bédié avait une première fois dû le reporter, afin d’expliquer son bienfondé et de faire redescendre les tensions.
À Daoukro, ce 9 mars, l’ambiance était tendue et les échanges parfois houleux. Certains ont essayé d’obtenir un report du congrès extraordinaire jusqu’à la fin d’avril. La question du remaniement du comité d’organisation a également été soumise à Bédié, qui l’a rejetée. S’il revenait sur sa décision, cela serait un désaveu pour l’équipe en place, au sein de laquelle figurent plusieurs de ses proches.
Henri Konan Bédié a par ailleurs définitivement tranché la question des cotisations. Dans son communiqué, il indique que les membres statutaires devront être à jour pour 2021 pour participer au congrès, et non 2022 comme Guikahué le souhaitait. Si la date du congrès extraordinaire est enfin fixée avec la convocation officielle du président du parti, la guerre des clans, elle, est loin d’être terminée.
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