À Mama Gbagbo tance Ouattara « Un 3e mandat est un coup d’Etat civil » et annonce des tournées politiques

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À Mama Gbagbo tance Ouattara « Un 3e mandat est un coup d'Etat civil » et annonce des tournées politiques
À Mama Gbagbo tance Ouattara « Un 3e mandat est un coup d'Etat civil » et annonce des tournées politiques

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo à Mama (Ph KOACI)

Laurent Gbagbo a reçu dans sa ville natale de Mama, village situé dans le département de Gagnoa, la ligue des femmes et la jeunesse de son Parti.

Hier samedi 5 février 2022 au cours d’une réunion organisée à Mama, Gbagbo recevait la ligue des femmes et la jeunesse du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), une formation politique qu’il dirige depuis sa revente création.

Un Gbagbo tout feu tout flamme qui, dans un discours fleuve a passé en revu l’actualité sociopolitique de son Pays.

Le natif de Mama a fait savoir à ses adeptes venus le rencontrer qu’il se tient à leur disposition comme un instrument de combat.

“Nous allons continuer le combat. J’ai combattu hier, je combats aujourd’hui et je combattrai demain. Il faut que ceux qui avaient des doutes lèvent ses doutes de leurs têtes.”, a-t-il affirmé.

L’ancien président ivoirien a aussi expliqué les raisons de son silence ces derniers temps. Ayant été victime de la Covid-19, Gbagbo révèle qu’il était contraint à rester dans sa chambre.

“Alors, ces derniers temps on ne me voyait pas et des gens ont tiré des leçons, mais j’ai expliqué à mes camarades proches que depuis le 24 décembre 2021, j’ai eu le Covid et le professeur qui me traitait m’avait condamné à rester dans ma chambre, à ne pas sortir. Quand il ne m’avait pas déclaré guéri, j’étais dans la chambre. Maintenant, il m’a déclaré guéri, me voici.”, a expliqué Laurent Gbagbo.

L’ex-président a aussi fait une lucarne sur les coups d’État à répétition dans la sous région.

Il en a profité pour ouvrir une brève sur le troisième mandat du chef de l’État Alassane Ouattara.

“Ces temps-ci on se plaint beaucoup des coups d’Etats militaires en Afrique de l’Ouest : deux coups d’État militaires au Mali, il y a eu un coup d’Etat militaire en Guinée il y a eu un coup d’Etat militaire au Burkina Faso. Mais je voulais dire quand dans un pays on fait des coups d’Etats civil et que ces coups d’États ne sont pas condamnés, mais applaudis, il ne faut pas s’étonner après que des militaires fassent des coups d’Etat militaires. C’est ça je veux dire. Quand la Constitution dit qu’un homme ne peut faire que deux mandats présidentiels et qu’il en fait trois, c’est un coup d’Etat civil. Mais on ne le dit pas et on ne le condamne pas assez. Un coup d’Etat est un coup d’Etat. Vous voyez aux États-Unis si Joe Biden ou Donald Trump décidait, par exemple, de faire un troisième mandat, mais ça serait la révolution dans tout le pays. Ils ne peuvent pas parce que ce qu’on écrit, on doit le respecter. Ce qu’on met dans la Constitution, on doit le respecter. Quand tu as écrit qu’il faut 02 mandats et que tu te débrouilles pour en faire 03, le militaire avec son fusil se dit j’ai une arme, eh ben je fais un coup d’Etat. Voilà les conséquences des actes des politiques. Après ce sont eux qui sont durs avec les militaires. Mais un coup d’Etat est un coup d’État. Un coup d’Etat, c’est la rupture de l’ordre normal des choses. Je voulais du haut de cette tribune dire à toute la classe politique ivoirienne de laisser tomber les coups d’Etat, d’oublier les coups d’Etat, de laisser ça, et comme on le dit chez nous à Yopougon, de quitter dedans.”, a-t-il déclaré.

“Un troisième mandat est un coup d’État civil. Un troisième mandat, alors que la constitution, ne le permet pas est un coup d’État civil et je suis contre les coups d’État civils et les coups d’État militaires. Il faut établir le lien de causalité. Je suis contre les coups d’État militaires. Celui qui fait un coup d’État constitutionnel, je ne suis pas son ami et ça, c’est évident. Mais comme on est des compatriotes, on peut causer, mais je ne suis pas son ami. On peut se trouver au maquis, mais je ne suis pas son ami. Il faut que les lignes de démarcation soit tracées de façon claire. Si nous voulons que notre pays aille de l’avant, il faut que ce soit clair dans toutes les têtes. Diriger un pays, c’est soumettre ceux qui refusent d’obéir aux règles, mais c’est se soumettre soi-même aux règles. Moi j’ai été Président, pendant 10 ans, je n’ai jamais modifié un article de la Constitution parce qu’il y’ avait tout dans la Constitution pour avancer sans la modifier. Il y’ avait tout. Donc, il faut respecter les Constitutions que nous nous donnons. Je le dis pour les jeunes.”, a-t-il ajouté.

Laurent Gbagbo affirme toujours attendre les motivations de la rébellion de 2002.

“Moi j’attends toujours que les rebelles de Côte d’Ivoire nous expliquent pourquoi ils ont pris les armes en 2002. On a quand même le droit de demander ça. On a quand même ce droit-là. Au moins ! Vous prenez les armes contre nous, mais pourquoi ?”, s’est-il questionné.

Aussi sur la question du passeport de Charles Blé Goudé, l’ancien président explique que ce n’est plus l’affaire de la cour pénale internationale (Cpi), mais plutôt celui du Gouvernement ivoirien qui refuse selon Gbagbo de délivrer le passeport de Blé Goudé.

“Quant à mon jeune codétenu Blé Goudé, j’entends souvent beaucoup de romans, des choses qui ne sont pas justes. Lui et moi, notre compagnonnage s’est achevé le 31 mars 2021 quand la CPI a déclaré que nous sommes totalement exonérés de toutes les charges qui nous sont imputés. Le problème se trouve entre le Gouvernement de Côte d’Ivoire et lui. Et le gouvernement de Côte d’Ivoire lui doit un passeport. Ce n’est pas la CPI. La CPI a fini le travail qu’on lui avait demandé. Il ne faut pas raconter autres choses.”, a fait savoir celui qui est en procédure de divorce avec Simone Gbagbo.

Enfin, Laurent Gbagbo a annoncé des tournées politiques dans le Pays. Ces tournées débuteront par l’ouest de la Côte d’Ivoire dans le Pays wê.

“Très bientôt, je vais reprendre les tournées et j’ai dit aux wê que la première région ou j’irai, ce sera chez eux. Mais il faut comprendre la signification des actes que nous posons. J’ai été invité par les wê et les Akyé mais j’ai décidé de commencer par les wê parce que ce qu’ils ont subi frise le génocide. Je ne dis pas que c’est un génocide parce que les juristes ont des définitions propres à eux, mais je dis que ça frise le génocide. Je me réjouis qu’on ait arrêté Amade Ourémi. Je me réjouis

Mais ça ne me suffit pas. Parce que venir dans une région, arracher les forêts des gens, les plantations des gens, brûler leurs villages, jeter les gens dans les puits, c’est inacceptable et je ne l’accepte pas. C’est pourquoi j’irai dans cette région pour leur apporter la compassion. Si je ne peux rien faire d’autre, au moins je peux leur donner la compassion. Ce n’est pas normal, ce n’est pas acceptable et ça ne peut être accepté.

Dès que j’arriverai à Abidjan, nous allons reprendre les tournées par la région que j’ai indiqué tout à l’heure.”, a déclaré pour terminer Laurent Gbagbo.

Jean Chresus, Abidjan

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