Akoboissué, le président de la mutuelle condamné à six mois de prison ferme pour dénonciation calomnieuse envers la sous-préfète

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Akoboissué, le président de la mutuelle condamné à six mois de prison ferme pour dénonciation calomnieuse envers la sous-préfète
Akoboissué, le président de la mutuelle condamné à six mois de prison ferme pour dénonciation calomnieuse envers la sous-préfète

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Tribunal de première instance d’Abengourou a rendu ce mercredi 14 mai 2025, son verdict dans l’affaire opposant Ahissi Wadja, président de la Mutuelle pour le Développement Économique et Social d’Akoboissué, à la sous-préfète de cette localité.

À l’issue des délibérations, M. Ahissi a été reconnu coupable de dénonciation calomnieuse et condamné à six mois d’emprisonnement ferme, assortis d’une amende de 1 million de francs CFA. Toutefois, aucun mandat de dépôt n’a été décerné à son encontre à l’issue de l’audience. Il a cependant été relaxé des chefs d’accusation de diffamation par voie électronique et de voie de fait.

Le litige trouve son origine dans une lettre adressée en 2024 par M. Ahissi à la Direction générale de l’Administration du Territoire (DGAT) et à d’autres autorités. Dans ce courrier, transmis par voie électronique, il accusait la sous-préfète d’Akoboissué de partialité, de harcèlement à l’égard de la jeunesse locale, et de manquements graves dans la gestion des affaires foncières et de l’orpaillage dans la région.

Ces allégations ont été jugées infondées par la justice. Le tribunal a estimé que M. Ahissi avait agi avec l’intention manifeste de nuire à l’autorité administrative, rendant ainsi les accusations constitutives de dénonciation calomnieuse.

Présente à l’audience, la sous-préfète a réagi avec retenue:

« Je n’ai pas de déclaration à faire. Je vais rendre compte à ma hiérarchie et m’en remettre à mes supérieurs pour la suite. »

M. Ahissi, lui, était absent à l’audience, invoquant des raisons de santé. Son avocat, Me Anelone Yamni, a déclaré à la sortie du tribunal:

« Pas de commentaire à faire, mais nous n’entendons pas faire appel. Nous sommes satisfaits de la décision. »

Le procès, qui s’est tenu le 30 avril dernier à Abengourou, avait suscité une forte mobilisation des habitants d’Akoboissué, venus nombreux soutenir leur représentant. Les enjeux allaient bien au-delà du cas personnel de M. Ahissi: ils reflètent les tensions persistantes entre autorités administratives et communautés locales, notamment dans les zones sensibles aux conflits fonciers et à l’exploitation minière.

Dans sa défense, Me Yamni avait plaidé la bonne foi de son client, expliquant que celui-ci n’avait agi que dans l’intérêt de son village. Il avait réclamé la relaxe pure et simple, ou, à défaut, une peine assortie de sursis.

Le verdict du tribunal d’Abengourou met un terme à une affaire très suivie dans la région. Il envoie également un message clair sur les responsabilités qui incombent aux acteurs associatifs et communautaires dans leurs relations avec l’administration: le droit d’alerte ne doit pas se transformer en instrument de règlement de comptes personnel ou politique.

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