Clôture de l’AG de l’IDC et appel à une démocratie saine

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Clôture de l'AG de l'IDC et appel à une démocratie saine
Clôture de l'AG de l'IDC et appel à une démocratie saine

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Lors de la cérémonie de clôture de l’Assemblée générale de l’International Démocrate Centriste (IDC), la ministre ivoirienne Anne Désirée Ouloto a livré une intervention marquante, saluée pour son franc-parler et sa vigueur politique. Devant les membres de l’IDC International, de l’IDC Afrique et plusieurs délégations venues d’horizons divers, la ministre a dressé un plaidoyer énergique en faveur d’une démocratie véritable en Afrique, tout en lançant des attaques appuyées contre les figures politiques Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, toutes deux par ailleurs hors du pays (Belgique et France, ndlr) et inéligibles pour la prochaine présidentielle d’octobre prochain.

Revenant sur l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, Anne Ouloto a dénoncé ce qu’elle qualifie de « paradoxe de la démocratie africaine », illustré selon elle par l’attitude de Laurent Gbagbo lors de la crise post-électorale de 2010. Qualifié d’« autoproclamé père de la démocratie », Gbagbo est accusé par la ministre d’avoir déchiré lui-même les principes démocratiques en refusant de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara. « Ce n’est pas la loi du plus fort, mais la loi du malin », a-t-elle martelé, dénonçant « une malice qui n’est pas signe de force, mais de faiblesse ».

Elle a rappelé que des groupes d’auto-défense avaient été mobilisés, des jeunes manipulés, et des femmes sorties dans les rues pour défendre le verdict des urnes, illustrant la résilience du peuple ivoirien face à ce qu’elle considère comme une trahison démocratique.

S’inscrivant dans une logique de distinction entre légitimité démocratique et compétence politique, Anne Ouloto a fustigé ceux qui, selon elle, « se réclament de la démocratie sans offrir de résultats ». « Je me fais élire président mais je suis incapable d’apporter quoi que ce soit au peuple », a-t-elle dénoncé, dans une critique à peine voilée à l’endroit de Tidjane Thiam. Sans le nommer explicitement, elle a ciblé l’ancien patron du Crédit Suisse, récemment revenu sur la scène politique ivoirienne, accusé de vouloir forcer sa candidature en s’appuyant sur « la rue et les chancelleries ».

Dans une référence directe aux récents débats sur l’éligibilité de certains candidats à l’élection présidentielle de 2025, la ministre a rappelé l’attitude de retenue du président Ouattara en 2000, qui avait renoncé à se présenter parce que la loi de son pays ne le lui permettait pas encore. « Il a refusé d’être candidat coûte que coûte », a-t-elle souligné, érigeant cet exemple en modèle de respect de l’État de droit.

Saluant l’hommage rendu aux femmes par un intervenant précédent, Anne Ouloto a également insisté sur la place cruciale des femmes dans la vie politique. « L’homme et la femme sont comme les deux ailes de l’aigle: pour voler haut, il faut que les deux soient fortes », a-t-elle affirmé, appelant à plus de reconnaissance des compétences féminines. Elle a rappelé le rôle déterminant des femmes ivoiriennes en 2010 dans la lutte pour la légitimité démocratique.

La ministre a conclu son propos par un appel fort à l’émergence de « vrais et bons leaders », capables de redonner des repères à la jeunesse africaine. Elle a dénoncé le climat de rivalités stériles et de manipulations qui gangrène la scène politique, qu’elle qualifie de « panier à crabes », et a appelé à une nouvelle ère où seules la compétence et la loyauté envers le peuple guideront les destinées politiques des États africains.

Anne Ouloto a invité à une réflexion profonde sur l’adaptation du modèle démocratique aux réalités africaines. Elle a mis en garde contre une démocratie de façade, déconnectée des besoins concrets des populations. « L’Afrique a besoin d’une démocratie propre, saine, qui fait avancer nos États », a-t-elle conclu, appelant l’IDC à être un vecteur de cette transformation.

Enfin et pour rappel, en raison de condamnations, Laurent Gbagbo se peut se présenter à la présidentielle d’octobre prochain. Thiam, lui, a été radié de la liste elctorale suite à une décision de justice et ne pourra, donc, pas se présenter à la présidentielle.

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