de la rébellion armée au retour de Laurent Gbagbo, chronologie de vingt ans de crises

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Côte d’Ivoire : de la rébellion armée au retour de Laurent Gbagbo, chronologie de vingt ans de crises
Côte d’Ivoire : de la rébellion armée au retour de Laurent Gbagbo, chronologie de vingt ans de crises

Africa-PressCôte d’Ivoire après dix ans d’absence, l’ancien président Laurent Gbagbo, acquitté de crimes contre l’humanité par la justice internationale, est attendu par la foule de ses partisans pour son retour à Abidjan. Focus sur les dates clés de vingt ans de crises en Côte d’Ivoire.

Les ferments de la crise Le 19 septembre 2002, une rébellion armée tente de renverser le régime de Laurent Gbagbo, élu à la présidence de la République en 2000, avant de s’emparer du nord du pays. La Côte d’Ivoire est coupée en deux entre un Nord rebelle et un Sud loyaliste.

Malgré la fin de son mandat en 2005, M. Gbagbo se maintient au pouvoir et parvient à faire reporter six fois l’élection présidentielle, jusqu’en 2010.

A l’issue du scrutin présidentiel, le pays se retrouve, le 3 décembre 2010, avec deux présidents : le Conseil constitutionnel a proclamé la victoire du président sortant Laurent Gbagbo et la Commission électorale, celle de son rival, Alassane Ouattara, élection reconnue par les Nations unies.

Le lendemain, Laurent Gbagbo, qui refuse de reconnaître sa défaite, est investi chef de l’Etat tandis que son rival prête serment « en qualité de président ».

Pendant que M. Gbagbo s’installe au palais présidentiel, les partisans de M. Ouattara et des membres de son gouvernement se retranchent dans l’Hôtel du Golf à Abidjan, soumis à un blocus. Gbagbo arrêté, Ouattara investi

Le 28 mars 2011, après quatre mois de tensions, violences et médiations infructueuses, les Forces républicaines pro-Ouattara (FRCI, anciens rebelles qui contrôlaient le nord du pays) lancent une offensive, prenant en quatre jours le contrôle de quasiment tout le pays.

Le 11 avril, Laurent Gbagbo est arrêté par les FRCI, après une bataille de dix jours dans la capitale et plusieurs jours de bombardements par la force française Licorne et l’ONU.

Plus de 3 000 personnes sont tuées lors de cette crise. Le 21 mai, Alassane Ouattara est officiellement investi. Il sera réélu en 2015, puis en 2020. Un ancien président devant la CPI

Le 30 novembre 2011, Laurent Gbagbo est incarcéré au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, rejoint le 22 mars 2014 par l’un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes.

Leur procès débute en janvier 2016. M. Gbagbo est le premier ex-chef d’Etat poursuivi par la CPI. Ils sont visés par quatre chefs d’accusation de « crimes contre l’humanité », « meurtres », « viols », « persécutions et autres actes inhumains ». Ils plaident tous deux non coupable.

Simone Gbagbo condamnée, acquittée, amnistiée A Abidjan, l’épouse de Laurent Gbagbo, Simone, contre laquelle la CPI a également émis un mandat d’arrêt en 2012, est condamnée en mars 2015 à vingt ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat.

Accusée de « crime contre l’humanité », « crime contre les prisonniers de guerre » et « crimes contre les populations civiles », elle est acquittée le 28 mars 2017 lors d’un nouveau procès, une décision cassée par la Cour suprême.

Elle est libérée en août 2018, après une amnistie présidentielle pour favoriser la réconciliation nationale. Acquittements par la CPI Le 15 janvier 2019, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont acquittés par la CPI. En février, ils sont libérés sous conditions, avant un éventuel procès en appel.

En novembre, la justice ivoirienne condamne en appel par contumace M. Gbagbo à vingt ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bécéao) pendant la crise post-électorale de 2010-2011.

Charles Blé Goudé est condamné le mois suivant à vingt ans de prison pour des crimes commis pendant cette crise. Le parti de Gbagbo à nouveau dans la course En mai 2020, la CPI autorise sous conditions Laurent Gbagbo à quitter la Belgique, où il est assigné à résidence depuis son acquittement.

Le 14 septembre, le Conseil constitutionnel ivoirien rejette une quarantaine de candidatures à la présidentielle d’octobre, dont celle de Laurent Gbagbo. Le scrutin est remporté par Alassane Ouattara, dont la candidature controversée à un troisième mandat entraîne des violences faisant près de cent morts.

En mars 2021, les législatives sont marquées par le grand retour dans le jeu électoral du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, qui boycottait tous les scrutins depuis l’arrestation de son chef.

Le parti au pouvoir remporte les législatives, mais perd la majorité qualifiée au Parlement. Retour au pays Le 31 mars 2021, la CPI confirme définitivement les acquittements de MM. Gbagbo et Blé Goudé et lève les restrictions à leur libération.

Le 7 avril, le président Ouattara donne son feu vert au retour de son rival en Côte d’Ivoire. Le 17 juin, Laurent Gbagbo est attendu à Abidjan après dix ans d’absence.

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