
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Un tournant historique pour l’agriculture durable en Afrique de l’Ouest s’est tenu ce mardi à Abidjan, avec la tenue de l’atelier régional de capitalisation et de clôture du Programme Agroécologie en Afrique de l’Ouest. Ce rendez-vous de haut niveau, marqué par la participation d’acteurs institutionnels, techniques, financiers et de terrain, a permis de dresser un bilan éloquent des acquis et de tracer des perspectives ambitieuses pour la poursuite de la transition agroécologique dans l’espace CEDEAO.
Lancé en janvier 2018 par la CEDEAO avec l’appui financier de l’Agence française de développement (AFD) et de l’Union européenne, le Programme Agroécologie visait à répondre de façon intégrée aux défis majeurs de la région: changement climatique, dégradation des sols, insécurité alimentaire, et perte de biodiversité.
À travers 15 projets pilotes, des partenariats entre chercheurs, formateurs et agriculteurs, et un réseau de centres de formation, le programme a expérimenté et diffusé des pratiques agricoles innovantes, adaptées et durables dans les 15 pays membres.
Parmi les résultats phares présentés lors de l’atelier figurent, 62 513 producteurs formés, avec un taux d’adoption de 64% des pratiques agroécologiques sur leurs exploitations, 500 agents de vulgarisation et 400 formateurs renforcés en agroécologie, 40 000 tonnes de compost produites, stimulant la fertilité des sols et la création de référentiels technico-économiques pour orienter les politiques agricoles.
Le programme a également permis de structurer l’offre de formation en agroécologie, avec la mise en place de MOOC et la révision des curricula dans plusieurs établissements agricoles.
Les discours des principaux partenaires – CEDEAO, AFD, Union européenne et Ministère ivoirien de l’Agriculture – ont souligné l’agroécologie comme une réponse moderne, scientifique et systémique aux défis agricoles.
Elle offre des solutions viables en matière de productivité, de résilience climatique, de souveraineté alimentaire et de préservation des ressources naturelles.
La phase de capitalisation a permis d’identifier des enseignements clés autour de thématiques, comme l’efficacité des partenariats multi-acteurs, le rôle stratégique de la formation technique et de la mobilisation sociale, et l’importance de la maîtrise de l’eau et de l’énergie pour l’agroécologie.
La clôture du programme ne marque pas une fin, mais un nouveau départ. Les partenaires ont annoncé la mise en œuvre prochaine du projet régional DésiRA+ Afrique de l’Ouest, financé par l’AFD et l’Union européenne. Ce projet viendra consolider les acquis du PAE et étendre les bonnes pratiques à l’échelle régionale.
Dans leurs interventions, les représentants de la CEDEAO et de ses partenaires ont appelé à une intégration plus forte de l’agroécologie dans les politiques nationales, une mobilisation accrue de financements stables et durables et un renforcement de l’Alliance pour l’agroécologie en Afrique de l’Ouest (3AO), pour porter la voix des acteurs de terrain et impulser une dynamique régionale structurée.
Cet atelier a été salué comme un jalon majeur dans la transition agroécologique en Afrique de l’Ouest. Il confirme qu’un autre modèle agricole est possible: un modèle fondé sur la science, la tradition, la résilience et la durabilité.
Tous les intervenants ont réaffirmé leur engagement à accompagner cette transformation, afin de construire une agriculture ouest-africaine plus productive, équitable et respectueuse de l’environnement.
L’agroécologie n’est plus une option, mais une nécessité stratégique pour l’avenir des populations rurales et la souveraineté alimentaire de la région.
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