Côte D’Ivoire Ghana Délimitent Leur Frontière Commune

3
Côte D'Ivoire Ghana Délimitent Leur Frontière Commune
Côte D'Ivoire Ghana Délimitent Leur Frontière Commune

Africa-Press – Côte d’Ivoire. C’est une cérémonie historique à forte portée symbolique qui s’est déroulée ce mercredi à Newtown, localité frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. Les autorités des deux pays, en présence de représentants de l’Union africaine, de l’Allemagne et de nombreuses personnalités administratives, coutumières et diplomatiques, ont officiellement lancé le processus de bornage de leur frontière commune avec la pose de la première pierre de la borne BP55.

Cette initiative marque l’aboutissement d’un long processus de coopération bilatérale, amorcé depuis plusieurs années, dans le but de réaffirmer et matérialiser les limites territoriales fixées depuis l’époque coloniale. Elle s’inscrit dans le cadre du Programme Frontière de l’Union Africaine (PFUA), soutenu techniquement et financièrement par la République fédérale d’Allemagne à travers la GIZ.

Dans son allocution, Konaté Diakalidia, Secrétaire exécutif de la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI), représentant le Premier ministre ivoirien Robert Beugré Mambé, a souligné la dimension politique et stratégique de cette opération:

« Ce geste solennel ne vise pas uniquement à matérialiser une limite physique. Il exprime avant tout la volonté partagée de nos deux États de faire prévaloir le dialogue, la concertation et la négociation comme voies privilégiées de règlement des différends frontaliers ».

Il a rappelé que la réaffirmation de la frontière terrestre n’est pas une séparation mais une clarification administrative:

« Ce tracé ne pourra jamais effacer ce que nous partageons: des liens familiaux ancestraux, des cultures proches, des marchés conjoints et des histoires entremêlées ».

Le représentant du ministre régional ghanéen a, de son côté, salué cette étape comme une réponse aux défis sécuritaires croissants dans les zones frontalières africaines. Il a insisté sur l’importance de la coopération entre les deux États pour transformer les frontières en zones de résilience et de développement:

« Les frontières ne doivent plus être des lignes de division, mais des piliers de coopération, de paix et de prospérité partagée ».

Le Général Anthony Ntem, représentant la Commission des Frontières du Ghana, a pour sa part, évoqué une démarche inspirée par l’esprit de fraternité:

« Ghana et Côte d’Ivoire ne sont pas seulement des voisins définis par une ligne sur une carte. Nous sommes des nations sœurs, unies par une histoire et une culture communes ».

Il a appelé les communautés locales à protéger les bornes qui seront érigées comme des symboles de dialogue et non de division.

Le représentant de l’Ambassade d’Allemagne au Ghana, Yacine Said a rappelé l’engagement de son pays dans ce processus:

« La République fédérale d’Allemagne est fière d’accompagner cette initiative exemplaire qui traduit une mise en œuvre réussie du Programme Frontière de l’Union africaine ».

Dr Sunday Okelo, représentant la Commission de l’Union Africaine, a quant à lui rappelé que cette action s’inscrit dans la vision de l’agenda 2063 de l’Union Africaine:« La démarcation concertée et inclusive des frontières contribue non seulement à la paix et à la sécurité, mais aussi à l’intégration économique, sociale et culturelle du continent ».

Il a exhorté les deux pays à aller jusqu’au bout du processus, avec la participation active des communautés locales, en particulier des jeunes, des femmes, des leaders traditionnels et des organisations de la société civile.

Au-delà de la simple matérialisation d’une frontière, cette démarche vise la consolidation d’une paix durable, la prévention des conflits liés aux ressources naturelles, à la circulation des personnes, ou encore aux enjeux sécuritaires transfrontaliers. Elle entend également promouvoir l’intégration régionale par la coopération entre les communautés des deux côtés.

En posant cette première pierre, les deux États ont démontré qu’un autre modèle de gestion des frontières est possible: fondé sur la confiance, le dialogue, le respect mutuel et le développement partagé.

Un message fort pour l’Afrique, où de nombreux différends frontaliers demeurent une source de tensions.

Notons que la cérémonie a marqué la pose de la première borne de réabornement à la borne BP55. Elle s’inscrit dans le Programme Frontière de l’Union Africaine, avec l’appui de la République fédérale d’Allemagne. Elle vise à transformer les zones frontalières en espaces de paix, de dialogue et de développement. Enfin les autorités ont appelé à l’implication des communautés locales dans la gestion des frontières.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here