Africa-Press – Côte d’Ivoire. Justin Koné Katinan, ancien ministre du budget de Laurent Gbagbo, rentré d’exil le 30 avril 2021 a été réintégré à la Direction Générale des Impôts avec l’approbation du Ministère du Budget et du Portefeuille de l’Etat.
L’ex-chef de l’État ivoirien Laurent Gbagbo, son ancien Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo, et ses ex-ministres, Désiré Dallo et Justin Katinan Koné, avaient été condamnés le 18 janvier 2018, à 20 ans de prison et 329 milliards FCFA d’amende, dans l’affaire du « braquage » de l’Agence nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise postélectorale ivoirienne.
Koné Katinan, ancien Directeur du cadastre condamné par contumace dans la même affaire à vingt ans de prison ferme, et hormis Laurent Gbagbo, est, l’un des bénéficiaires de l’amnistie du 06 août 2018, ainsi que Gilbert Aké N’Gbo et Désiré Dallo.
Ce dernier n’est donc pas sous le coup d’une condamnation dans le cadre de cette affaire.
La réintégration de l’actuel porte-parole du parti des Peuples Africains -Côte d’Ivoire (PPA-CI) n’est pas du goût de plusieurs autres pro-Gbagbo qui ont été en exil.
C’est le cas de Jean-Yves Digbopieu, ancien membre de la galaxie patriotique, mouvement proche de Laurent Gbagbo qui estime que depuis l’exil, ils ont été trahis.
“Depuis l’exil, nous avons été beaucoup trahis. Il s’en est suivi des arrestations, des déportations et des emprisonnements. Le pauvre ministre Lida Kouassi en a été la première victime. En exil, il avait réussi à se créer un nouveau leadership au sein du grand groupe des pro-Gbagbo. Cela n’était pas fait pour plaire à des figures du Fpi qui ont entamé une campagne de dénigrement et d’intoxication vis-à-vis de Lida. Et lorsque le régime de Ouattara l’a arrêté à Lomé en 2012, ces cadres du Fpi ont fait croire que cette arrestation était un deal, et que le ministre Lida avait fini sa mission de taupe alors il fallait qu’il rentre. Quelques mois plus tard, le commandant Abéhi, Charles Blé Goudé et moi-même, nous sommes arrêtés, déportés et torturés pendant près de deux ans dans les locaux de la DST.”, a révélé Digbopieu.
“Alors que nous mourons à petit feu dans les fers du régime Ouattara, ces mêmes cadres du Fpi d’alors ont embouché les mêmes trompettes d’intoxication contre nous, faisant croire que nous étions dans un deal, que nous sommes bien gardés et qu’Hamed Bakayoko et nous allions même souvent en boîte la nuit. L’objectif en réalité est d’étouffer toutes les personnes capables de s’affirmer par elles-mêmes. .(..) ces oiseaux de mauvaise augure, eux, n’ont jamais été inquiétés (…)”, a ajouté l’ex-leader estudiantin dans la presse.
Enfin, pour Jean-Yves Digbopieu, la réintégration de Katinan dans l’administration ivoirienne ressemble à une récompense.
“C’est pourquoi nous exigeons des explications de tous ceux qui sont intégrés aussi facilement, alors qu’il y en a plusieurs centaines qui ont été contraints d’abandonner des postes qu’ils tentent de récupérer depuis longtemps, mais en vain. Cette intégration aussi simple et rapide de Mr Koné Katinan ressemble bien à une récompense (..)”, a-t-il martelé.
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