Africa-Press – Côte d’Ivoire. Réunis à Abidjan les 5 et 6 septembre 2024 à l’occasion de la dixième session extraordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement, les ministres sont déterminés à rehausser les ambitions de l’Afrique en matière de lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, améliorer la résilience de nos populations et de nos écosystèmes, promouvoir la sécurité notamment de l’eau, de l’alimentation et de l’énergie pour promouvoir le développement socio-économique et à éradiquer la pauvreté grâce à des actions collaboratives.
Au terme de cette rencontre sanctionnée par la déclaration d’Abidjan, les participants réitèrent leur appel en vue de la création d’un protocole juridiquement contraignant sur la gestion de la sécheresse et le renforcement de la résilience dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique.
Ils préconisent la création ou la consolidation de partenariats mondiaux et régionaux, y compris avec les États, les organisations internationales, la société civile, les universités, les populations locales et le secteur privé, par le truchement d’un appui financier et technique à l’Afrique, pour lutter contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.
Les ministres engagent les États membres à consacrer davantage de ressources nationales à la lutte contre la désertification et à l’atténuation des effets de la sécheresse, tout en renforçant la résilience des populations et des écosystèmes grâce à une gestion durable des terres. Ils exhortent les États membres à œuvrer en faveur de la neutralité en matière de dégradation des terres d’ici à 2030 et les engagent à faire une place à cet objectif dans les plans et politiques nationaux de développement.
Les ministres en charge de l’environnement de leurs pays respectifs, engagent également les États membres, les communautés économiques régionales, l’Union africaine et les partenaires de développement à s’attaquer aux facteurs socioéconomiques de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse, notamment la pauvreté, le genre, la pression démographique et les systèmes fonciers inadéquats, par le biais d’approches de développement intégrées et inclusives.
Les participants s’engagent à promouvoir la coopération régionale et l’échange d’informations, de connaissances, de technologies, d’innovations et de meilleures pratiques entre les États membres afin d’améliorer l’efficacité des stratégies de gestion durable des terres et de parvenir à la neutralité en matière de dégradation des terres, à continuer à renforcer les partenariats privés et publics et les mécanismes de financement innovants et établir des centres pour exploiter durablement le capital naturel et la valeur ajoutée et inverser la dégradation de l’environnement.
Les ministres encouragent par ailleurs, les États membres à faire participer activement toutes les parties prenantes concernées, notamment les femmes, les jeunes, les personnes handicapées, les peuples autochtones et les populations locales, dans la prise de décisions, la conception, la planification, la mise en œuvre et l’évaluation des processus liés à la désertification, à la dégradation des sols et à la sécheresse, ainsi que la remise en état des écosystèmes.
Les participants prient le Secrétariat de la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification, de mobiliser des ressources financières nouvelles, supplémentaires et suffisantes pour appuyer les États membres, prient également le secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, de renforcer les capacités des États membres à accéder aux mécanismes financiers mondiaux, tels que le Fonds vert pour le climat, les Fonds d’investissement pour le climat, le Fonds d’adaptation et le Fonds pour l’environnement mondial, pour faire face aux effets néfastes des changements climatiques, de l’appauvrissement de la biodiversité, de la pollution, de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse, afin d’atteindre les objectifs de neutralité en matière de dégradation des terres.
Les ministres demandent au Mécanisme mondial et à ses partenaires financiers, y compris le Fonds pour l’environnement mondial et le Fonds vert pour le climat de simplifier leurs procédures et leurs conditions d’accès pour les pays parties à un financement de qualité pour la mise en œuvre de la Convention, demandent aux institutions financières, notamment aux banques multilatérales de développement, de fournir des ressources financières nouvelles, supplémentaires et innovantes, pour permettre aux États membres de répondre à leurs besoins en matière de restauration des écosystèmes et de résilience à la sécheresse etc.
Ils demandent à la Banque africaine de développement, à la Commission de l’Union africaine, à l’Agence du Nouveau Partenariat pour le développement (NEPAD) de l’Afrique de l’Union africaine, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, de soutenir les travaux de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement, en particulier dans les domaines des changements climatiques, de la biodiversité, de la pollution, de la sécheresse, de la dégradation des sols, de la désertification et de la gouvernance environnementale. Et prient les États membres d’appuyer davantage les initiatives africaines actuellement menées sur les marchés du carbone, telles que l’Initiative pour le marché du carbone en Afrique lancée lors de la vingt-septième Conférence des Parties, qui s’est tenue en Égypte en 2022, la Stratégie de l’Union africaine sur les marchés du carbone et le Programme d’appui au financement carbone en Afrique de la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour l’environnement et d’autres institutions spécialisées compétentes des Nations Unies, pour fournir une assistance technique et un appui au renforcement des capacités, afin d’améliorer les stratégies de réduction du carbone, qui jouent un rôle essentiel dans la défense de la position de l’Afrique sur les marchés du carbone et dans l’amélioration de l’accès à ces marchés.
Enfin, les participants chargent le Président de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement de soumettre le rapport de la dixième session extraordinaire, y compris la présente déclaration d’Abidjan sur les ambitions de l’Afrique en matière de lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, ainsi que ses annexes, à la Commission de l’Union africaine pour suite à donner par les organes directeurs de l’Union africaine, ainsi qu’aux partenaires au développement et aux institutions des Nations Unies.
Notons qu’après les travaux de la dixième session extraordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement, le samedi 7 septembre 2024, les ministres africains de l’Environnement présents à Abidjan ont planté des arbres dans la forêt du Banco en présence du Premier ministre, Robert Beugré Mambé.
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