Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le top départ de la la campagne pour les législatives est donné depuis ce vendredi minuit sur l’étendue du territoire national. Ces nouvelles joutes électorales seront particulièrement animées dans certaines localités où s’affrontent des candidats de poids ou de renommée. Le cas de Divo ne manquera pas d’intérêt. Pour les deux sièges de la sous-préfecture cinq listes sont en compétition dont celles conduites par l’indépendant, l’enseignant notaire Bertin Zéhouri Paul Arnaud, le ministre Amédée Kouakou pour le Rhdp, Bada Tayoro pour la coalition Eds-Pdci.
En conférence de presse jeudi à la maison de la presse d’Abidjan-Plateau, Bertin Zéhouri alertait déjà sur ce qui se trame et qui pourrait être constitutif de germes de troubles à l’horizon. Le candidat indépendant plus connu sous l’appellation »Flambeau du Lodjiboua » n’a pas porté de gants pour dénoncer ce qu’il qualifie de boulimie du pouvoir du pion du Rhdp. Amédée Kouakou qu’il n’a pas nommément cité dans ses propos serait en train d’organiser le tripatouillage du scrutin à travers des méthodes peu orthodoxes qui vont de l’achat des consciences au mépris des autres candidats qu’il traiterait de pauvres.
30 millions distribués en une seule journée !
»A un moment donné, la boulimie du pouvoir peut écraser son auteur. Il est en conflit avec tout le monde. Il ne mène aucune action de cohésion sociale. A Divo, des rues sont privées de reprofilage parce que certaines personnes (adversaires) habitent non loin. Les projets de l’Etat sont récupérés. Assez de mensonges, assez de manipulations, nous nous inquiétons », a relevé le conférencier qui va plus loin avec une grave accusation. Amédée Kouakou, dénonce-t-il à la presse, aurait confectionné des fiches d’identification des électeurs à des fins de corruption et de tripatouillage du vote. Selon Maître Bertin Zéhouri, le ministre candidat du Rhdp qui veut avoir chefs et autorités administratives à sa guise ne ménage pas ses efforts pour intimider, acheter des consciences ou menacer ceux qui seraient tentés de donner leurs voix à ses adversaires. »Mon adversaire a dépensé 30 millions de FCFA en une journée. Pourtant, dit-il, un député est payé au maximum à 2 millions de FCFA par mois et que ce salaire n’est rien. Il organise la fraude en faisant des fiches d’identification d’électeurs », révèle le conférencier.
Lequel sur un ton préventif alerte l’opinion en ces termes : « Une crise électorale est à l’horizon en fonction des éléments que j’ai décriés. Quand un candidat se substitue à la Cei, la crise est déjà là ».
Joint par un confrère, Amédée Kouakou a minimisé ce dont il est accusé. Il a plutôt invité ses adversaires à battre campagne comme lui. Sur sa trop grande générosité en matière de distribution d’espèces, des confrères ivoiriens qui couvrent ses tournées nous ont souvent informés de ces faits. Amédée Kouakou donnerait sans compter. Un million ou deux par village, des faveurs à des chefs de communauté, des promesses ici, des dons là…
Tout compte fait, Me Zéhouri s’est dit rassuré de sa victoire après sa première expérience électorale en 2018 lors des régionales. Il était arrivé en 3e position auréolé d’un bon score. Cette fois, il dit avoir la capacité de maîtriser son électorat à l’échelle de la sous-préfecture. Pour ce qu’il fait dans sa région depuis 2014 à travers l’Ong Odapci qu’il a fondée et dont il vante les mérites à mi-parcours, le candidat qui veut lutter contre la pauvreté et l’ignorance a un bon coup à jouer.
