
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Adou-Richard Christophe ce lundi à Abidjan (ph KOACI)
Adou-Richard Christophe, Procureur de la République a présenté cet après-midi, le rapport de l’Unité spéciale d’enquête mise en place pour faire la lumière sur les évènements survenus à l’occasion de l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Il a annoncé qu’à ce jour 233 personnes impliquées à divers degrés dans la commission de ces infractions graves ont été interpellées dans plusieurs localités du pays et 40 autres personnes ayant été formellement identifiées sont activement recherchées pour avoir participé à ces événements.
Selon lui, la grande majorité de ces personnes a bénéficié d’une mise en liberté provisoire ou a été placée sous contrôle judiciaire.
Le Procureur de la République a précisé que seules 11 personnes sont toujours détenues préventivement. Il s’agit notamment des personnes présumées avoir commis des crimes crapuleux comme la décapitation du jeune N’Guessan Koffi Toussaint à Daoukro le meurtre de l’adjudant Sanogo Seydou, atteint par balle à la tête ainsi que des auteurs présumés des meurtres perpétrés à Dabou.
Adou-Richard Christophe souligne enfin que toutes les personnes dont la culpabilité pourrait être retenue au cours des procès à venir, subiront toutes la rigueur de la loi pénale, l’objectif étant de lutter contre l’impunité des auteurs des infractions graves commises surtout à chaque période électorale.
« Les investigations de I’Unité Spéciale d’Enquête ont mis en évidence que la manipulation des sentiments d’appartenance ethnique, politique et religieuse ainsi que I’impunité demeurent un ressort important de l’escalade de la violence, y compris politique.
L’Unité Spéciale d’Enquête a par ailleurs constaté que la jeunesse pendant la période électorale, a été instrumentalisée comme bras exécuteur de la violence politique par les leaders politiques. Cette jeunesse galvanisée par des discours d’appel à la haine, a été armée et financée pour faire échec à la tenue de l’élection présidentielle et surtout accentuer le climat de terreur. Cela s’est traduit par l’érection de barrages, la destruction du matériel électoral, l’attaque des véhicules (de transport public des personnes, administratifs, de particuliers), et la commission parfois de meurtres d’une extrême violence comme à Daoukro, à Dabou et à Abli », a mentionné, le Procureur de la République.
L’Unité spéciale d’enquête est composée de 20 policiers, 20 gendarmes et de juges d’instruction qui ont travaillé de janvier à juin 2021.
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