
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le 15e forum de la rentrée syndicale de la Confédération Syndicale Internationale – Région Afrique (CSI – Région Afrique) s’est ouvert ce mardi 25 février 2025 à Grand-Bassam, ville classée patrimoine mondial de l’UNESCO.
Cet événement majeur pour la Confédération Syndicale Internationale – Région Afrique à laquelle sont affiliées les centrales syndicales ivoiriennes UGTCI, CISL-DIGNITÉ, FESACI-CG et HUMANISME, un rendez-vous connu aussi sous le nom « d’École du Nouvel An » vise, selon Soro Mamadou, secrétaire général de Humanisme, porte-parole des centrales syndicales affiliées à CDI-Afrique, à donner aux syndicats les moyens de contribuer efficacement à une justice sociale en Afrique veillant sur les intérêts des travailleurs.
Cette rencontre d’envergure qui réunit les décideurs politiques, des représentants syndicaux africains et des acteurs de la société civile pour discuter des défis majeurs liés à l’emploi, aux conditions de travail et à la protection sociale en Afrique se tient du 24 au 25 février 2025.
Dans son allocution, la vice-présidente de CSI-Afrique, Rose Anahoro du Nigeria, a plaidé pour une meilleure reconnaissance des droits des travailleurs. « Faisons en sorte que nous soyons des champions du monde dans la reconnaissance du travailleur », a-t-elle déclaré, soulignant que l’Afrique est confrontée aux défis environnementaux auxquels elle doit y faire face.
Pour Anselme Amoussu, secrétaire général de CSI-Afrique, les gouvernements et les syndicats doivent agir de concert pour promouvoir l’industrialisation du continent. « L’Afrique ne doit pas négocier son droit à l’industrialisation contre la médiocrité. Il faut une synergie d’action entre nos gouvernants et les syndicats », a-t-il martelé.
Dans son allocution d’ouverture, Adama Camara, ministre ivoirien de l’Emploi, de la Protection Sociale et de la Couverture Maladie Universelle (CMU), a mis en lumière les défis pressants liés à l’employabilité et à la lutte contre le chômage des jeunes. « L’accession des jeunes sur le marché du travail constitue un défi majeur pour nos économies africaines. La Côte d’Ivoire, consciente de cette réalité, a fait de l’employabilité et de la lutte contre le chômage des jeunes une priorité nationale », a-t-il déclaré. Il a proposé plusieurs axes d’action pour renforcer l’équité en matière d’accès à la formation professionnelle: la promotion de la formation en alternance et des stages, le financement et l’accessibilité des formations grâce à des fonds de soutien, la modernisation des curricula pour intégrer les compétences numériques, et la création de plateformes collaboratives avec les syndicats. Il a également insisté sur la nécessité de suivre et d’évaluer ces formations pour garantir leur efficacité.
Abordant la question des conditions de travail et des salaires, Adama Camara a souligné les efforts entrepris par la Côte d’Ivoire pour garantir un travail décent et une rémunération équitable. Il a évoqué la revalorisation du SMIG, passé de 36 000 à 75 000 francs CFA en 2023, ainsi que l’amélioration des indemnités pour les fonctionnaires et agents de l’État. La mise en place d’un cadre légal modernisé et l’instauration d’un observatoire national de l’emploi et de la formation sont également des initiatives visant à assurer la protection sociale et les droits des travailleurs.
Le Premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé, a quant à lui souligné l’importance du dialogue social comme pilier fondamental de toute politique en faveur des travailleurs. « Pour réussir, nous devons ensemble – gouvernement, syndicats, employeurs et société civile – œuvrer pour instaurer un cadre de concertation permanent », a-t-il indiqué, réaffirmant l’engagement de la Côte d’Ivoire à promouvoir des conditions de travail dignes et à renforcer l’efficacité du dialogue asocial, visant ainsi à bâtir un avenir prospère pour les travailleurs africains.
Ce forum qui marque ainsi une étape cruciale dans la quête d’un avenir plus équitable et inclusif pour les travailleurs africains, s’est ouvert en présence de NANAN Désiré Amon Tanoé, Roi des N’Zima Kotoko de Grand Bassam. Avec un accent sur la nécessité d’un engagement collectif assorti de mesures concrètes pour répondre aux défis de l’emploi et des conditions de travail sur le continent.
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