Front Commun PPA-CI-PDCI-RDA Dénonce État de Peur

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Front Commun PPA-CI-PDCI-RDA Dénonce État de Peur
Front Commun PPA-CI-PDCI-RDA Dénonce État de Peur

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Front commun PPA‐CI – PDCI‐RDA a publié, vendredi 17 octobre 2025 à Abidjan, une déclaration conjointe dénonçant « la répression » des manifestations contre un quatrième mandat et appelant la population à la mobilisation pacifique. Dans un texte long et circonstancié, le regroupement politique accuse le pouvoir de graves exactions, de violations des droits de l’homme et de partialité des forces de l’ordre.

Dans sa déclaration, le Front commun affirme que, « pendant que le pouvoir parle de paix, il sème la peur », et reproche au régime d’« piétiner la Constitution » et de « réprimer le peuple » alors même qu’il invoque la démocratie. Le texte rappelle des arrestations, des passages à tabac, des menaces et, selon le Front, des cas d’enlèvements visant des citoyens qui manifestaient pacifiquement pour dire non au quatrième mandat.

Le mouvement souligne une inégalité de traitement: « Celui qu’on protège parce qu’il acclame le régime, et celui qu’on frappe parce qu’il le conteste », écrit-il, dénonçant ce qu’il qualifie d’« injustice criante » et de « dérive dangereuse ».

Le Front commun revient en détail sur les événements du 17 octobre à Saioua et à Nahio. Selon la déclaration, deux groupes de marcheurs venus de Loukouahio et de Bribouo manifestaient pacifiquement contre le quatrième mandat lorsqu’ils ont été violemment attaqués par des jeunes se réclamant du RHDP. Le texte accuse les forces de l’ordre d’avoir dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes plutôt que de les protéger, provoquant des blessés et des dégâts.

Le Front commun qualifie ces pratiques de « brutalité » et dénonce « un État de peur » au détriment d’un État de droit.

La déclaration cite des chiffres et des cas précis: elle affirme que « selon le procureur de la République d’Abidjan, 700 Ivoiriens ont été arrêtés simplement pour avoir marché ». Le Front estime que ces personnes sont des « patriotes qu’on veut faire taire » et dénonce des peines pénales lourdes — citant notamment des condamnations pouvant aller jusqu’à 36 mois d’emprisonnement pour des manifestants.

Le texte évoque également des victimes individuelles pour illustrer la gravité de la répression: la mort, selon le Front, du jeune Allouan Ernest Christophe, « simplement pour avoir dit non au 4e mandat », et rappelle le cas de 2020 du jeune Koffi Toussaint, présenté comme une victime de violences politiques.

Le Front commun critique la réponse du gouvernement aux observations d’Amnesty International et accuse l’exécutif d’être plus préoccupé par « le regard de la communauté internationale » que par la souffrance des Ivoiriens. Le mouvement affirme toutefois que « c’est au peuple, et au peuple seul, qu’il devra rendre des comptes ».

Le communiqué insiste sur la neutralité que doivent garder la police et l’armée: « La police n’est pas au service d’un parti. L’armée n’est pas au service d’un homme. Elles doivent être au service du peuple », lit‐on dans la déclaration.

Pour accompagner les victimes et leurs familles, le Front commun annonce la mise en place d’un dispositif d’alerte et d’assistance: il invite à signaler toutes arrestations, disparitions et agressions au numéro d’urgence +225 07 07 46 05 58.

Parmi ses revendications, le Front exige la libération « de tous nos prisonniers qui n’ont fait que marcher » et prévient que, tant que ces détenus resteront emprisonnés et que les libertés seront réprimées, les manifestations pacifiques se poursuivront. Le mouvement affirme vouloir agir « avec fermeté, sagesse et mesure » — par des initiatives politiques, juridiques et sociales — et se dit déterminé à obtenir justice, paix et démocratie sans appeler à la violence.

S’adressant directement aux Ivoiriennes et Ivoiriens, le Front commun appelle à la dignité et à l’unité: « Ne vous laissez pas intimider. Ne tombez pas dans leurs provocations. Restez debout. Restez dignes. Restez unis. » Il affirme ne pas rechercher la vengeance, mais la justice, et proclame la conviction que « quand la légitimité est perdue, tout pouvoir devient fragile ».

La déclaration est signée par Me Habiba Touré, porte‐parole du Front commun PPA‐CI-PDCI‐RDA.

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