Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le chef de l’Etat Alassane Ouattara lors du 63ème anniversaire de l’accession à la souveraineté de la Côte d’Ivoire a prononcé un discours le 6 août 2023.
Depuis son départ du pouvoir, Gbagbo qui dit avoir toujours refusé de s’adresser à la nation parce qu’il juge qu’il appartient au Président en exercice de s’adresser à la nation le jour de l’indépendance quitte à ce que son message soit critiqué par l’opposition, a prononcé pour une fois un discours.
Ce discours a été lu hier lundi 7 août 2023 par Justin Koné Katinan, porte-parole du PPA-CI au siège du Parti de Gbagbo à Cocody, comme sur place constaté par KOACI.
Dans ce discours rendu par Koné Katinan, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo regrette que le Président de la République au cours de son discours du 6 août 2023 n’ait pas profité de l’occasion pour satisfaire l’une des demandes maintes fois formulées, de son vivant, par le Président Henri Konan Bédié, à savoir la création d’un contexte favorable pour solder définitivement le passif des deux dernières décennies marquées par de graves crises politiques.
Selon Gbagbo, il est de notoriété que le Président Henri Konan Bédié a régulièrement demandé la libération des prisonniers de la crise post-électorale de 2011 et ceux de la crise du « troisième mandat », partageant totalement son opinion sur cette question.
Faut-il rappeler que neuf (09) membres des forces de défense et de sécurité (FDS), de la crise postélectorale de 2011, sont encore en prison, douze ans après.
Pour l’armée de terre, ce sont Bruno Dogbo Blé, Jean Aby, Léopold Mody Ohoukou,Paulin Kadet Gnatoa, Kipré Yagba, Ferdinand Toh. Pour la marine nationale, Félicien Bawa Ourigou. Au compte de la gendarmerie nationale, Anselme Yapo Seka et pour la police, le commissaire Osée Loguey.
Laurent Gbagbo a exigé que ces hommes en arme soient mis en liberté, car estime-t-il quel que soit ce qui est reproché à ces personnes, l’absence de mesure de clémence à leur endroit, doublée de l’omission de poursuites contre les personnes réputées proches du régime en place, malgré les faits graves dont ils sont suspectés, risque de transformer leur sanction correctionnelle en sanction de vengeance.
Toute chose qui, selon le natif de Mama, dénature même le sens de la correctionnelle dans une République.
« Le maintien en prison des militaires ainsi que les civils, ces derniers emprisonnés avant et suite à la crise née du troisième mandat, prolonge le souvenir du passé douloureux de notre nation et entretient un antagonisme permanent qui ne favorise pas la réconciliation nationale. C’est bien la persistance, dans la conscience nationale, des effets des différentes crises de ces deux dernières décennies, qui nourrit les peurs et le pessimisme de ceux de nos compatriotes qui sont en exil », estime Gbagbo dans son discours.
Aussi, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo fait remarquer que la fin proclamée du statut de réfugié ne peut cacher la réalité indiscutable que beaucoup d’ivoiriens continuent de vivre hors de notre pays suite aux différentes crises politiques.
Le décès, en exil au Togo, de monsieur Amédée Couassi Blé, ancien Secrétaire Général de la Présidence de la République, en constitue la parfaite illustration, selon Gbagbo.
Tout en félicitant le retour au Pays des artistes Gadji Celi, Serges Kassy et François Kency, le président du PPA-CI Laurent Gbagbo, appelle à la libération de tous les prisonniers militaires et civils.
« Je pense, en ce qui concerne les derniers, à Monsieur Souleymane Kamagaté dit « Soul To Soul » et ses amis », ajoute-t-il.
Enfin, Laurent Gbagbo affirme qu’il n’est pas bon pour l’image de la Côte d’Ivoire que l’ancien Premier ministre Guillaume Soro soit toujours en exil. « J’appelle ici encore le retour rassuré de nos compatriotes encore en exil », conclut-il.
Jean Chrésus, Abidjan
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