Africa-Press – Côte d’Ivoire. À l’approche de la présidentielle de 2025, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, officiellement âgés respectivement de 79 et 83 ans, continuent de dominer la vie politique ivoirienne, malgré le poids de l’âge et des physiques affaiblis.
Le premier, assis dans un fauteuil (roulant) lors de son meeting du 7 juin à Port-Bouët, a lancé:
« Je ne suis pas un voleur. Comme ils veulent qu’on se batte, on va se battre. »
Le second, toujours aux commandes, prépare dans l’ombre une succession ou une continuité verrouillées. Tous deux symbolisent une rivalité historique qui refuse de mourir, au risque d’étouffer l’émergence d’une nouvelle génération politique.
Le fauteuil roulant devient ici symbole d’un pouvoir qui ne se rend pas, d’un combat d’ego où la fatigue des corps n’a pas éteint l’ardeur des ambitions. Mais combien de temps encore la Côte d’Ivoire pourra-t-elle regarder vers l’avenir, en restant prisonnière du duel Gbagbo-Ouattara?
La jeunesse confisquée
Le duel entre Gbagbo et Ouattara ne se limite plus à une confrontation idéologique ou électorale. Il symbolise un verrouillage générationnel, un refus de transmission. Les partis sont structurés autour d’eux. Les discours sont calibrés pour entretenir leur légende. Le pays, lui, attend une relève politique crédible, qui tarde à émerger.
Ironie de l’histoire: alors qu’ils incarnent la résistance à l’exclusion (Gbagbo) et la stabilité par la continuité (Ouattara), les deux hommes semblent obnubilés par la scène politique au point d’en devenir les otages… et les geôliers.
Des fauteuils roulants, mais des ego debout
Le fauteuil roulant est ici plus qu’un accessoire médical: c’est un symbole politique. Il dit la vulnérabilité, mais aussi la persistance de l’ego, du désir de reconnaissance, de l’obsession de la revanche. Pour leurs partisans, ces fauteuils sont perçus comme les trônes d’anciens rois toujours en lutte. Pour leurs opposants, ils incarnent la tragédie d’une démocratie confisquée par des pères fondateurs incapables de lâcher prise.
Vers une dernière passe d’armes
Le rendez-vous d’octobre 2025 pourrait bien marquer le dernier affrontement politique entre Gbagbo et Ouattara, non pas à travers une confrontation directe dans les urnes, mais par leurs héritiers, leurs récits, leurs manipulations du droit et de la mémoire.
Mais une chose est sûre: la scène politique ivoirienne ne peut durablement reposer sur deux hommes fatigués, fussent-ils habités par la passion du pouvoir. Il faudra bien qu’un jour, le fauteuil serve enfin à asseoir une nouvelle génération.
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