Gnangbo Kacou Lance Marche Pacifique de 418 km

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Gnangbo Kacou Lance Marche Pacifique de 418 km
Gnangbo Kacou Lance Marche Pacifique de 418 km

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dans une déclaration passionnée et solennelle face à la presse nationale et internationale ce jeudi 12 juin, le président du parti centriste ivoirien et candidat déclaré à l’élection présidentielle d’octobre 2025, Gnangbo Kacou, a annoncé l’organisation d’une marche pacifique de 418 km, qu’il entamera le 15 juin prochain, pour dénoncer l’exclusion de certains opposants majeurs et appeler à une élection présidentielle « juste, inclusive et républicaine ».

Dans une allocution dense et empreinte de gravité, Gnangbo Kacou a rappelé que la Côte d’Ivoire s’apprête à vivre une échéance politique majeure: les élections présidentielles prévues en octobre 2025. Selon le chronogramme établi par la Commission électorale indépendante (CEI), les candidatures devront être officiellement déposées à partir du 26 juillet 2025. Or, à un peu plus d’un mois de cette échéance, quatre grandes figures de l’opposition seraient écartées du processus électoral pour des raisons juridiques, soulevant des interrogations sur la transparence du scrutin.

« Aucun Ivoirien ne comprend cette situation. Moi, citoyen lambda, je ne comprends pas pourquoi ces quatre figures seront exclues. Et si elles ne sont pas de la liste, comment notre élection sera-t-elle crédible? », a-t-il lancé devant un parterre de journalistes.

Face à cette situation, Gnangbo Kacou a pris l’initiative d’adresser, le 21 mai dernier, une lettre au président de la République, enregistrée sous la référence 4523, dans laquelle il appelle à la préservation de l’esprit républicain et à l’adoption d’une loi d’amnistie générale permettant à tous les candidats potentiels de participer librement au scrutin.

« Préserver la République, c’est garantir une élection juste et inclusive. […] C’est refuser que la justice soit instrumentalisée à des fins d’exclusion », a-t-il écrit dans cette lettre qu’il a lue intégralement devant la presse.

« Je suis convaincu que l’histoire retiendra votre nom, non pour un mandat de plus, mais pour un geste de grandeur », a-t-il encore souligné en s’adressant directement au chef de l’État.

Gnangbo Kacou a ensuite annoncé qu’il suspend temporairement sa campagne électorale pour se consacrer à une marche pacifique de 418 kilomètres, qu’il entreprendra seul à partir du 15 juin 2025, pour sensibiliser la population et interpeller les autorités sur la nécessité d’un processus démocratique réellement pluraliste.

« Je marcherai jusqu’à ce que celui qui est à la tête du pays entende que non, il faut libérer la République », a-t-il déclaré avec émotion.

Le point de départ exact de cette marche reste tenu secret pour des raisons de sécurité, mais il a assuré qu’il sera rendu public dès les premières étapes franchies. Le trajet, selon ses propres mots, le mènera de « la Côte d’Ivoire profonde à la place de la République à Abidjan », lieu symbolique pour marquer l’arrivée et le message politique fort qu’il entend porter.

Gnangbo Kacou a exhorté les journalistes à jouer leur rôle dans cette démarche en relayant fidèlement son action. Faisant référence à des figures historiques telles que Gandhi ou Napoléon, il s’est dit prêt à « mettre son corps à contribution » et à aller jusqu’au bout de sa lutte pour la démocratie et la justice en Côte d’Ivoire.

« Je ne marche pas contre une personne, je marche pour la République », a-t-il insisté.

« Les journalistes ont un rôle à jouer. En 1930, si Gandhi a été sauvé, c’est parce que les journalistes se sont approprié sa marche.»

Il a également appelé chaque Ivoirien à prendre ses responsabilités, soulignant que la liberté et l’égalité sont des valeurs pour lesquelles les anciens se sont battus, et qu’elles doivent aujourd’hui encore être défendues.

Ancien député à l’Assemblée nationale, Gnangbo Kacou a rappelé son engagement politique constant en faveur de la démocratie, affirmant que son combat n’est motivé ni par un intérêt personnel ni par une ambition de pouvoir à tout prix.

« J’ai dépassé ce stade. Je vis pour les intérêts du peuple », a-t-il dit, évoquant les injustices que son propre père a subies et sa volonté de ne pas revivre ces douleurs dans l’Ivoire contemporaine.

Il a également évoqué les difficultés d’immatriculation de son parti politique, qu’il dit être actuellement constitué « de manière informelle », mais actif sur l’ensemble du territoire ivoirien.

Dans son discours, Gnangbo Kacou n’a cessé de marteler l’urgence d’une prise de conscience collective. Selon lui, les menaces actuelles sur la démocratie ivoirienne pourraient demain s’étendre à d’autres domaines de liberté, y compris celle de la presse.

« Demain, ils vont vous interdire de publier vos journaux. Qui va vous défendre? », a-t-il mis en garde.

Il a conclu son propos en rappelant que le peuple reste souverain et que toute tentative de confiscation de ce droit fondamental est une trahison de l’idéal républicain. « Soyons tous devant pour que le gouvernement comprenne que le peuple, c’est l’ensemble. »

Le 15 juin prochain, à partir de 9h ou 10h, après une messe dans un lieu encore confidentiel, Gnangbo Kacou entamera donc cette longue marche, avec pour ambition de réveiller les consciences et forcer le pouvoir à faire un pas vers une élection inclusive.

La question désormais est de savoir si cette démarche solitaire, mais fortement symbolique, trouvera un écho suffisant au sein de l’opinion publique et des institutions ivoiriennes. Quoi qu’il en soit, à moins de cinq mois du scrutin présidentiel, la tension politique monte en Côte d’Ivoire.

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