Katinan Éclaire la Lettre de Gbagbo à la CPI

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Katinan Éclaire la Lettre de Gbagbo à la CPI
Katinan Éclaire la Lettre de Gbagbo à la CPI

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le jeudi 11 décembre 2025, Koné Katinan a animé la 41e Tribune du PPA-CI, une occasion de rappeler les enjeux pour la réconciliation et la construction de la Côte d’Ivoire.

Cette rencontre avec la presse qui a eu lieu une semaine après le 40e numéro se distingue par son actualité brûlante. En effet, alors que le Président Alassane Ouattara a prêté serment le 8 décembre 2025, Laurent Gbagbo dans une lettre a réaffirmé l’urgence de régler des questions essentielles restées en suspens.

Parmi les priorités, Gbagbo a insisté sur la nécessité d’aborder deux points particulièrement sensibles: la situation des prisonniers d’opinion et la recherche de la vérité concernant les crises politiques récurrentes de la Côte d’Ivoire, notamment depuis le coup d’État de 1999.

Ainsi, pour Justin Koné Katinan, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a en effet mis en lumière les blessures non guéries de la nation ivoirienne, accentuées par les crises successives qui ont défiguré l’histoire récente du pays.

Selon lui, ces crises, bien qu’elles se manifestent sous différentes formes et à différents moments, ne sont en réalité que les manifestations successives d’une même crise nationale profonde. Dans ce contexte, il a souligné que l’initiative pour la libération des prisonniers d’opinion et son message du 8 décembre 2025, intitulé « Tant qu’un fait n’est pas jugé totalement, il devient une injustice », font partie d’une même démarche visant à préserver la paix et à assurer l’avenir de la nation ivoirienne.

Katinan a expliqué que Gbagbo a structuré son message autour de trois axes indissociables: d’abord, le rappel des faits historiques qui ont nourri un sentiment d’injustice ; ensuite, l’urgence de libérer la conscience nationale de ce fardeau moral afin de garantir une réconciliation authentique ; enfin, la nécessité de préserver l’unité nationale face à un passé tragique et de travailler à une paix durable.

Le natif d’Arikokaha expliquera lors de cette tribune que 24 décembre 1999 reste le point de rupture majeur dans l’histoire récente du pays.

Selon lui, ce jour-là, un coup d’État militaire bouleverse la stabilité de la Côte d’Ivoire et renverse le régime du Président Henri Konan Bédié, mettant fin à plus de 50 ans de pouvoir du PDCI.

« Ce coup d’État a été alimenté par des griefs, notamment liés à des primes impayées des militaires. Cependant, des théories sur des « mains invisibles » auraient joué un rôle, bien qu’aucune enquête sérieuse n’ait jamais été menée. Ce tournant a plongé la Côte d’Ivoire dans une période sombre de son histoire, marquée par une succession de crises violentes, des élections contestées, et des violations des droits humains », a expliqué Katinan.

Katinan a fait savoir que malgré les multiples réformes et tentatives de pacification, comme les accords de Ouagadougou de 2007, les processus de réconciliation sont restés insuffisants et inachevés.

Ainsi, pour lui, Gbagbo a insisté sur la nécessité de faire éclater la vérité, notamment sur les massacres de l’Ouest du pays, et sur la justice, qu’il appelle à être équitable pour toutes les parties impliquées.

Si la guerre civile de 2010-2011 a laissé des cicatrices profondes, il est important, selon lui, de revenir sur les crimes de tous les camps et d’établir une justice véritable, loin de la justice des vainqueurs.

Katinan a abordé la question des 114 militants de son camp qui sont encore emprisonnés, alors que, du côté de l’opposition, seul Amadé Ourémi a été jugé pour ses crimes en 2011, sans que les responsables des exactions dans l’Ouest ne soient véritablement identifiés et jugés.

Le manque de justice pour tous les crimes de guerre et la répression des partisans de Laurent Gbagbo laisse, selon Katinan un sentiment de frustration croissant parmi ceux qui réclament une véritable réconciliation nationale.

L’ex prisonnier de la CPI, a selon Katinan, donc appelé la Cour pénale internationale à poursuivre son enquête sur les crimes de guerre, notamment ceux commis par la rébellion entre 2002 et 2010, et à éclaircir le rôle des acteurs extérieurs, notamment la France et certains pays voisins, dans la crise ivoirienne.

Pour Laurent Gbagbo, la réconciliation nationale ne sera possible que si la vérité est pleinement révélée, si les responsabilités sont partagées et si les Ivoiriens, ensemble, affrontent les fantômes du passé.

Il a réaffirmé l’importance de la justice pour apaiser les divisions sociales et permettre au pays de se reconstruire sur des bases solides. C’est dans cette optique qu’il a relancé un appel à l’action pour que les enquêtes sur les massacres et les crimes de la guerre civile de 2011 soient menées à bien, afin que les zones d’ombre qui continuent de diviser le pays puissent être éclaircies.

En conclusion, cette lettre de Gbagbo à la CPI, vise selon Katinan à appeler à un dialogue sincère et transparent entre les acteurs politiques, dans le but de transmettre aux générations futures une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et apaisée. C’est ainsi, selon lui, que le pays pourra véritablement avancer et tourner la page des divisions qui l’ont minée pendant trop d’années.

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