Africa-Press – Côte d’Ivoire. Deux cadres influents du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPACI), Lida Kouassi et Koné Boubacar ont été retenus à la préfecture de police d’Abidjan à l’issue de longues auditions qui se sont étalées sur plus de vingt-quatre heures, dans le cadre de l’enquête ouverte après les violents incidents survenus dans la nuit du 1er au 2 août à Yopougon.
Cette nuit-là, un bus de la SOTRA a été réduit en cendres et un véhicule de police sérieusement endommagé. Selon les premiers éléments recueillis par les services d’enquêtes générales, ces actes ne seraient pas le fruit d’une colère spontanée, mais pourraient s’inscrire dans un schéma organisé. Les noms de Lida Kouassi et de Koné Boubacar apparaissent ainsi dans plusieurs témoignages, notamment celui d’un militant arrêté, Éric Kogo, qui affirme avoir assisté à des préparatifs orchestrés par des responsables du parti.
L’avocat des mis en cause, Me Sylvain Tapi, reconnaît que ses clients sont accusés d’avoir joué un rôle d’instigateurs. Les enquêteurs soupçonnent Koné Boubacar d’avoir envoyé des jeunes sur le terrain avec pour mission de commettre des dégradations, tandis que Lida Kouassi est également visé pour des propos jugés incendiaires. Fin juin ou début juillet, lors d’un meeting, il aurait affirmé que l’administration, la police, la justice et la gendarmerie ivoirienne seraient « truffées d’étrangers », des paroles que la police qualifie de dangereuses et de susceptibles d’alimenter un climat de haine.
Pour les autorités, il s’agit désormais d’établir si ces déclarations ont pu contribuer à déclencher ou encourager les violences du 1er août. Les deux hommes pourraient être déférés devant un juge dans les prochaines heures, qui décidera de leur placement sous mandat de dépôt ou d’une libération sous contrôle judiciaire.
Le PPACI, pour l’heure, garde le silence et a prévu de s’adresser à la presse ce dimanche à 14 h, depuis son siège à Bonoumin, pour livrer sa version des faits.
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