Africa-Press – Côte d’Ivoire. À un peu plus de quatre mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire, une délégation de l’Union africaine (UA), conduite par Mahamat Saleh Annadif, ancien ministre tchadien des Affaires étrangères, a entamé une mission d’évaluation préélectorale. Ce jeudi 12 juin, la délégation a été reçue en audience par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), parti au pouvoir.
La rencontre, qui s’est tenue au siège du RHDP à la rue Lepic à Abidjan, a duré environ 45 minutes et s’inscrit dans le cadre des consultations engagées par l’UA avec les différents acteurs politiques et sociaux ivoiriens.
À l’issue de cette rencontre, Mahamat Saleh Annadif a livré à la presse les objectifs de la mission conduite par l’Union africaine. Selon lui, cette démarche s’inscrit dans une volonté de contribuer à un climat électoral pacifique en Côte d’Ivoire, pays dont la stabilité est jugée cruciale pour toute la sous-région ouest-africaine.
« Le RHDP est aujourd’hui le parti au pouvoir et nous sommes venus, comme nous le faisons avec d’autres segments de la société ivoirienne, nous entretenir avec eux pour voir comment l’Union africaine peut contribuer à ce que les élections se déroulent de façon pacifique », a expliqué M. Annadif.
Conscient des tensions que connaît actuellement la sous-région, marquée par des instabilités politiques et sécuritaires, le chef de la délégation de l’UA a insisté sur l’importance d’éviter un recul démocratique en Côte d’Ivoire.
« Tout ce qui se passe en Côte d’Ivoire est observé de très près. Nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière. »
Appelant au dialogue entre tous les acteurs politiques, mesurant un calme et un enthousiasme dans la société qui tranche avec l’ambiance de 2010 ,Mahamat Saleh Annadif a souligné que la réussite du processus électoral dépendra d’un esprit de compromis et de responsabilité.
« Il faut savoir donner et recevoir. Nous sommes optimistes quant à la capacité des Ivoiriens à dialoguer et à aboutir à des consensus dynamiques. »
Pour sa part, le porte-parole du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani, s’est réjoui de cette visite, qu’il a qualifiée de « marque d’intérêt et de soutien » de l’Union africaine à l’endroit de la Côte d’Ivoire. Selon lui, la rencontre a permis aux responsables du parti de présenter les efforts engagés par les autorités en vue d’un processus électoral transparent et apaisé.
« Le chef du Directoire, le Secrétaire exécutif et d’autres cadres du parti ont fait savoir qu’au niveau de la Côte d’Ivoire, tout se passe à merveille en ce qui concerne les préparatifs électoraux », a affirmé M. Adjoumani.
Il a rappelé les différents dialogues politiques ayant abouti à la mise en place des structures en charge de l’organisation des élections, soulignant qu’il y a eu cinq grandes étapes qui ont permis de consolider les acquis démocratiques.
« Aujourd’hui, avec la mise en place des institutions de la République, nous renforçons ce socle pour aller vers des élections apaisées. »
Tout en saluant l’initiative de l’Union africaine, le porte-parole du RHDP a également précisé que certaines questions d’ordre juridique relèvent des institutions compétentes.
« Pour les questions d’ordre politique ou militaire, des solutions ont été trouvées. Mais pour celles d’ordre juridique, nous laissons le droit s’exprimer. »
Le RHDP a assuré la délégation de son engagement à œuvrer pour des élections inclusives et pacifiques. Le parti prévoit de rendre compte de cette rencontre à son président avant de poursuivre les échanges avec l’Union africaine.
Dans un contexte sous-régional troublé par des crises politiques et des transitions militaires, la stabilité de la Côte d’Ivoire est perçue comme un facteur déterminant. Mahamat Saleh Annadif a d’ailleurs souligné cette dimension régionale.
« Quand la Côte d’Ivoire éternue, c’est toute la sous-région qui s’enrume. », a ajouté, Kobenan Kouassi Adjoumani.
Il a enfin promis que le RHDP rendra compte de la rencontre de ce jour à son président, Alassane Ouattara qui ne s’est pas encore prononcé s’il sera ou pas candidat à sa propre succession pour le scrutin du 25 octobre 2025.
La mission d’évaluation de l’Union africaine se poursuit avec d’autres rencontres prévues auprès de partis d’opposition, d’organisations de la société civile, ainsi que des institutions en charge de l’organisation du scrutin.
À l’approche de l’échéance électorale, l’Union africaine entend jouer un rôle d’accompagnement et de médiation pour prévenir les tensions et encourager un dialogue inclusif.
Le RHDP, de son côté, réaffirme son attachement à un processus électoral transparent, s’inscrivant dans la stabilité démocratique du pays.
La suite des consultations dira si cet élan de concertation sera partagé par l’ensemble des acteurs du paysage politique ivoirien.
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