Opposition Dénonce Dérives Dictatoriales du Pouvoir

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Opposition Dénonce Dérives Dictatoriales du Pouvoir
Opposition Dénonce Dérives Dictatoriales du Pouvoir

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dans une déclaration conjointe rendue publique le 16 octobre, les députés des principaux partis d’opposition ivoiriens, le PDCI-RDA, le PPA-CI et le FPI ont vigoureusement dénoncé la répression de la marche pacifique organisée, le 11 octobre 2025. Cette mobilisation, initiée pour réclamer des élections inclusives, transparentes et apaisées, a été brutalement dispersée par les forces de sécurité, selon les signataires du document.

La marche du 11 octobre, soulignent les députés, était organisée dans le strict respect de l’article 20 de la Constitution ivoirienne, qui garantit les libertés d’association, de réunion et de manifestation pacifique. Ils rappellent que, dans un État de droit, une manifestation ne nécessite qu’une information préalable à l’autorité administrative, et non une autorisation.

Malgré ce cadre légal, la manifestation a été sévèrement réprimée, alors même que des marches similaires organisées à Gagnoa et Korhogo par des militants du RHDP, parti au pouvoir, n’ont fait l’objet d’aucune entrave.

Le bilan provisoire fait état de près de 700 arrestations, de nombreux blessés et de deux morts: un bébé de 2 ans, victime d’asphyxie à Abié (département d’Adzopé) suite à l’usage massif de gaz lacrymogène, et Ernest Allouan, un jeune manifestant tué par balle à Bonoua. Les députés présentent leurs condoléances aux familles endeuillées et expriment leur solidarité à l’ensemble des victimes et personnes interpellées.

Les auteurs de la déclaration dénoncent également des actes d’intimidation ciblant des personnalités de l’opposition. Le domicile de Noël Akossi Bendjo, vice-président du PDCI-RDA, a été attaqué par un véhicule blindé et investi par des hommes armés et cagoulés.

Autre fait grave: Pascal Affi N’Guessan, président du FPI et député en exercice, a été séquestré sans mandat pendant plus de quatre heures par des éléments de la CRS et du GMI, en violation manifeste de son immunité parlementaire.

Le 15 octobre, un blocus policier et militaire a également été observé autour du cabinet de Laurent Gbagbo, ancien président de la République et président du PPA-CI, alors qu’il présidait une réunion de haut niveau de son parti.

Les députés dénoncent ce qu’ils qualifient de « dérives dictatoriales » du pouvoir RHDP, qu’ils tiennent pour responsable de l’escalade de la violence et des violations des droits humains. Ils exigent notamment: la libération immédiate des personnes arrêtées ; l’ouverture d’une enquête indépendante sur les décès survenus lors de la répression ; l’arrêt du processus électoral en cours, jugé « mortifère, antidémocratique et conflictuel » et la fin du harcèlement judiciaire et des arrestations arbitraires.

Ils appellent également les forces de défense et de sécurité à rester fidèles à leur mission républicaine de protection de la population, et non au service d’un régime ou d’un clan politique.

Enfin, les députés s’adressent aux leaders religieux, coutumiers et communautaires pour qu’ils usent de leur influence afin de prévenir toute escalade de violence, et invitent la communauté internationale à s’impliquer davantage dans la recherche d’une solution consensuelle à la crise électorale.

Les députés concluent leur déclaration en insistant sur la gravité de la situation. « La Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins: soit elle s’enfonce dans la dictature, soit elle retrouve la voie de la liberté, de la justice et de la démocratie », affirment-ils, appelant à un sursaut collectif et patriotique.

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