Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le parquet du Tribunal de première instance d’Abidjan a annoncé ce mercredi, l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de Joël N’Guessan, ancien ministre des Droits de l’Homme. Cette décision fait suite à des déclarations publiques jugées diffamatoires à l’égard de l’institution judiciaire, tenues dans une interview publiée le 18 juin 2025 par un média en ligne.
Dans ses propos largement relayés par la presse, Joël N’Guessan a accusé certains magistrats d’être à l’origine des crises politiques en Côte d’Ivoire.
Il a notamment affirmé: « J’interpelle à cet effet, les Magistrats qui, au lieu de prendre des décisions liées à la justice, s’emploient essentiellement à exclure. (…) Ce sont certains Magistrats qui sont à la base de tous les problèmes que nous avons connus. »
Poursuivant son propos, il a également mis en cause la responsabilité des magistrats dans le rejet présumé d’une demande de certificat de nationalité formulée par Tidjane Thiam.
« Ce ne sont pas les hommes politiques. (…) Ce sont les Magistrats. Ça veut dire que si demain, il y a des troubles dans le pays, les premiers responsables, ce sont les Magistrats. »
Le procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan a réagi fermement par voie de communiqué officiel, estimant que ces déclarations « jettent le discrédit sur des décisions de justice et sur l’institution judiciaire dans son ensemble ».
Il précise que les faits reprochés à M. N’Guessan sont constitutifs d’infractions prévues et réprimées par les articles 179-1, 190, 273 et 275 du Code pénal ivoirien. Ces dispositions sanctionnent notamment les atteintes au respect dû à la justice et aux décisions de justice.
Déféré ce jeudi 19 juin devant le parquet, Joël N’Guessan a fait l’objet d’un mandat de dépôt. Une information judiciaire a été officiellement ouverte.
Dans son communiqué, le procureur a tenu à rappeler que « les magistrats, dans l’exercice de leurs fonctions, appliquent la loi » et que toute tentative de mise en cause publique de leur intégrité ou de leur impartialité fera l’objet de poursuites rigoureuses.
« De tels agissements ne seront pas tolérés. Leurs auteurs seront poursuivis et punis conformément à la loi », conclut le texte signé ce 19 juin à Abidjan.
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