
Africa-Press – Côte d’Ivoire. À l’approche des élections présidentielles d’octobre 2025, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a tenu une conférence de presse ce mercredi 19 février 2025 au siège du parti à Cocody, comme sur place constaté par KOACI pour exprimer son indignation face au refus de la Commission Électorale Indépendante (CEI) d’organiser une septième révision de la liste électorale (RLE).
Selon le parti, cette décision compromet gravement la crédibilité et l’inclusivité du scrutin à venir.
Le PPA-CI, représenté par son président exécutif Sébastien Dano Djédjé, a dénoncé avec fermeté ce qu’il qualifie de « sabotage délibéré » du processus électoral. Le parti rappelle que la sixième RLE, qui s’est déroulée du 19 octobre au 17 novembre 2024, n’a permis d’inscrire que 943 157 nouveaux électeurs sur les 4,5 millions d’Ivoiriens en âge de voter qui ne figuraient pas encore sur la liste électorale. Ce chiffre, avancé par la CEI elle-même lors du lancement de la RLE 2024, laisse plus de 3,5 millions de citoyens dans l’incapacité d’exercer leur droit de vote lors des prochaines élections.
Le parti s’interroge sur les raisons invoquées par la CEI pour justifier son refus d’organiser une nouvelle RLE en 2025. Maître Ketty Yolande Yapobi, porte-parole adjointe de la CEI, a déclaré le 9 février dernier qu’il était « totalement impossible » de réaliser cette révision avant les élections, invoquant des « réalités sur le terrain ».
Cependant, le PPA-CI souligne que ces explications restent floues et ne s’appuient sur aucune justification concrète. Le parti rappelle que l’article 6 du code électoral ivoirien stipule clairement que la liste électorale doit être mise à jour annuellement pour tenir compte des mutations du corps électoral.
Le parti de Gbagbo accuse la CEI de manquer de transparence et de se plier aux intérêts du pouvoir en place. Selon le parti, cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à exclure des millions d’Ivoiriens du processus électoral, notamment les nouveaux majeurs, les personnes ayant changé de domicile ou de patronyme après un mariage. Le parti dénonce également une « escroquerie intellectuelle, politique et sociale », estimant que la CEI cherche à manipuler le scrutin en faveur du parti au pouvoir, le RHDP.
En réaction à cette situation, le PPA-CI a annoncé plusieurs mesures. Le parti exige la dissolution de la CEI, qu’il considère comme un danger pour la paix et la stabilité du pays. Il réclame également la tenue d’une nouvelle RLE avant les élections présidentielles, conformément à la loi. En attendant, le PPA-CI encourage ses militants et sympathisants à retirer leurs documents administratifs en souffrance et à rester vigilants face à toute tentative de manipulation de la liste électorale.
En conclusion, le PPA-CI appelle à une mobilisation générale pour garantir des élections inclusives, crédibles et apaisées. Le parti met en garde contre les conséquences graves que pourrait entraîner le refus de la CEI de respecter les dispositions légales, et tient son président, M. Coulibaly Kuibiért, pour responsable de toute dérive.
Le PPA-CI insiste enfin sur la nécessité de tirer les leçons du passé et de changer de méthodes pour préserver la démocratie et la stabilité du pays.
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