Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le coordinateur de la Coalition Nationale pour la Paix-PDCI-RDA, , a lancé ce lundi 11 août 2025, depuis la Maison de la Presse au Plateau, un appel pressant à la haute Direction de son parti. Il exige la convocation immédiate d’un bureau politique, afin de prendre des mesures d’urgence face à ce qu’il qualifie de statu quo concernant le choix du candidat du PDCI à la prochaine présidentielle.
Intervenant sur le thème « Recréer la confiance entre les militants du PDCI-RDA par le dialogue et la paix », Brou Koffi Pascal, tout en saluant la forte mobilisation observée lors de la marche du front commun organisée samedi, n’a pas hésité à critiquer vivement la démarche actuelle de la direction du parti.
« Non à l’engagement du parti dans un front commun avec le PPA-CI sans consultation préalable des instances », a-t-il martelé.
Selon lui, la décision d’engager le PDCI-RDA dans cette alliance aurait été prise de manière unilatérale, sans débat interne, en contradiction avec les traditions démocratiques du parti. « Avant d’aller faire un front commun, on aurait dû convoquer un bureau politique », insiste-t-il.
Brou Koffi Pascal dresse un constat sévère. Le PDCI-RDA, héritier de l’œuvre de paix et d’unité de Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié, serait aujourd’hui traversé par de profondes divisions.
Il pointe notamment, l’absence du candidat désigné Tidjane Thiam sur la liste électorale provisoire, les arrestations de cadres et jeunes militants, les rumeurs d’une nouvelle convention et l’hésitation persistante sur la stratégie électorale à adopter.
Autant d’éléments qui, combinés au silence des instances dirigeantes, nourrissent un climat de défiance et d’incertitude au sein du parti. Selon lui, cette situation pourrait compromettre la participation du PDCI au scrutin du 25 octobre 2025.
Face à ce qu’il considère comme un « danger majeur », Brou Koffi Pascal lance un appel solennel à l’unité. Il invite toutes les composantes du parti — Comité des Sages, Jeunesse, Secrétaires Généraux de section — à se rassembler autour des valeurs fondatrices: paix, dialogue, tolérance et solidarité.
Il réclame la convocation urgente d’un bureau politique élargi, pour apaiser les tensions internes, évaluer les défis actuels, débattre de la pertinence du front commun avec le PPA-CI, clarifier la stratégie du PDCI pour 2025. Et surtout, restaurer la confiance des militants
« Aujourd’hui, on est dans un front commun. Je touche du bois… S’il arrive quelque chose de grave dans ce pays, qui portera la responsabilité? », s’interroge-t-il, redoutant que le PDCI soit entraîné dans des combats qui ne sont pas les siens.
Il rejette toute idée de plans « A, B ou C », affirmant que l’unique plan est celui qui permettrait aux militants de voter dans la paix et la transparence.
Dans son allocution, le coordinateur de la Coalition pour la Paix refuse toute idée de déclin: « Le PDCI-RDA n’est pas un parti en déclin. Il est vivant », insiste-t-il.
Mais il prévient: ignorer les appels à l’unité reviendrait à trahir l’héritage de Houphouët-Boigny et de Bédié.
À ses yeux, la confiance du peuple envers le PDCI est intacte, mais elle est conditionnée par la capacité du parti à s’organiser, à dialoguer, et à faire preuve de transparence.
S’il ne ferme pas la porte à une alliance politique, Brou Koffi Pascal insiste: toute coalition doit reposer sur une cohésion interne solide.
« Sans unité, tout front commun ne sera qu’un château de sable, à la merci de la moindre tempête politique », conclut-il.
Son message est clair: la paix commence à l’intérieur du parti, par un dialogue sincère, une stratégie claire et une mobilisation concertée. À moins de trois mois de l’échéance électorale, le PDCI-RDA est face à son destin.
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