Présence excessive de manganèse dans le carburant, contrôle des instruments de mesures à l’arrêt depuis 2021, le Gouvernement s’explique…sans convaincre

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Présence excessive de manganèse dans le carburant, contrôle des instruments de mesures à l'arrêt depuis 2021, le Gouvernement s'explique...sans convaincre
Présence excessive de manganèse dans le carburant, contrôle des instruments de mesures à l'arrêt depuis 2021, le Gouvernement s'explique...sans convaincre

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Une présence excessive de manganèse dans le carburant a été révélée par la presse la semaine dernière, plus de 30 mg par litre dans une étude (alors que la quantité recommandée est de 2 mg, ndlr), de quoi alerter.

Le gouvernement interrogé sur le sujet, ce mercredi, n’a guère su convaincre qu’en arguant que : ” Tous les produits vendus en Côte d’Ivoire sont autorisés, testés”, a répondu Amadou Coulibaly, ministre de Communication et porte-parole du gouvernement. Il l’a signifié à la presse à l’issue du dernier conseil des ministres de l’année 2023 tenu ce mercredi 20 décembre 2023.

Alors qu’il rassure les populations qu’en Côte d’Ivoire, tous les produits vendus sont validés par CODINORM, il n’exclut pas le fait que du carburant frauduleux puisse circuler dans le pays.

« Je note que vous nous dites que c’est la presse qui a révélé une présence excessive de manganèse dans le carburant. Je ne sais pas quels sont les outils dont dispose la presse, mais ce que je peux vous dire, c’est que tous les produits qui sont vendus en Côte d’Ivoire, sont des produits qui ont été autorisés, des produits qui ont été testés, dont on estime qu’ils peuvent être vendus en Côte d’Ivoire.

De ce point de vue, je reste persuadé qu’aucun carburant ne peut être vendu ici s’il ne correspond pas aux normes du pays et nous avons un instrument pour cela, c’est CODINORM qui fixe les normes de la Côte d’Ivoire. Vous pouvez être rassurés qu’en Côte d’Ivoire, tous les produits qui sont vendus ont cette validation, maintenant on ne pas exclure qu’il puisse avoir des fraudeurs. En dépit de tous les efforts qu’on fait, on a encore des faux médicaments qui circulent. Le gouvernement continue de lutter contre. C’est peut-être de la marchandise frauduleuse, nous serons fort surpris que de façon officielle, soit vendu un carburant qui ne soit pas conforme aux normes de notre pays », s’est justifié Amadou Coulibaly.

Par ailleurs, depuis 2021, aucun instrument de mesure ne fait l’objet de contrôle depuis l’arrêt arbitraire des activités de Côte d’Ivoire Métrologie, l’un des dossiers qui, selon nos informations, a couté sa place au premier ministre sortant (Patrick Achi, ndlr).

Du coup, les balances de marché, les ponts bascules ou les pompes à essence ne sont plus aux normes depuis bientôt trois ans, pourtant Côte d’Ivoire Météorologie a signé, en 2019, une convention avec l’Etat de Côte d’Ivoire pour une durée de 20 ans, “à titre exclusif” de surcroit.

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement qui ne semblait pas être au courant de ladite convention (“cette entreprise qui serait sous convention avec l’Etat”, ndlr), a indiqué que les questions de contrôles des instruments ne sont pas liées à une seule structure.

« Pour ce qui est de la Météorologie, c’est une question qui s’adresse essentiellement au ministère du Commerce et je ne voudrais pas que l’on lie les questions de contrôle des instruments de mesures à une seule structure. Le ministère du Commerce, on voit à travers des campagnes qui sont faites de temps en temps, des vérifications. Je ne crois pas qu’il n’y ait absolument plus rien pour contrôler les instruments de mesures. Le ministère du Commerce a certainement donné les moyens pour mener cette campagne de vérification telle que nous les voyons parfois dans les médias puisque leurs agents aident les différents opérateurs économiques pour s’assurer de la conformité de leurs instruments de mesures. Je note la question. Pour ce qui est de cette structure qui serait en convention avec l’Etat, le ministère du Commerce pourra certainement apporter une réponse plus détaillée » a-t-il expliqué, sans pour autant faire mention du contrôle des pompes à essence, plus contrôlées, elles aussi, de fait, depuis 2021, comme il nous est possible de le constater sur les macarons apposés.

Une explication bien étrange, quand on sait que cette convention avec Côte d’Ivoire Métrologie a été signée par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, pour soustraire au ministère du Commerce cette tâche qu’il ne remplissait pas jusque-là.

En résumé, selon les textes, seule Côte d’Ivoire Métrologie est habilitée depuis 2019 à effectuer les contrôles métrologiques en Côte d’Ivoire, cette affaire de Ministère du Commerce parait donc bien étrange.

Une chose est sûre, à cette heure, les ivoiriens continuent de respirer des poisons avec des carburants dignes des années 60 en Europe et sont floués à chaque fois qu’ils achètent un produit ou prennent de l’essence.

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