
Africa-Press – Côte d’Ivoire. À l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025, le Barreau de Côte d’Ivoire appelle solennellement les autorités, les citoyens et les acteurs politiques à bâtir une paix durable fondée sur le respect du droit.
Dans une déclaration officielle intitulée « La Paix par le droit », signée par Me Florence Loan-Messan, Bâtonnier de l’Ordre des avocats, les avocats ivoiriens dressent un tableau préoccupant de la situation socio-politique actuelle et exhortent à un retour strict aux principes de l’État de droit.
Depuis 1990, les échéances électorales en Côte d’Ivoire furent souvent entachées par des violences, des contestations et des crises postélectorales. Le Barreau rappelle les épisodes marquants, notamment le boycott actif de 1995, les violences liées aux résultats de l’élection de 2000, la crise meurtrière de 2010-2011 ayant coûté la vie à plus de 3 000 personnes, et les tensions de 2020. Ces événements témoignent, selon le Barreau, d’un système électoral encore fragile et vulnérable à des dérives politico-judiciaires.
Le Barreau de Côte d’Ivoire observe avec préoccupation que les prémices du processus électoral de 2025 présentent déjà des signes alarmants: des contestations sur la liste électorale, des polémiques autour de l’organe en charge des élections, des arrestations nocturnes, jugées, arbitraires et contraires au code de procédure pénale, ainsi que des atteintes à la liberté syndicale pourtant garantie par la Constitution.
De plus, le retour massif des acteurs politiques devant les tribunaux est perçu comme un signal inquiétant dans un climat de tension où la justice doit rester un arbitre neutre et indépendant.
Dans sa déclaration, le Barreau insiste sur la nécessité de faire du droit un véritable instrument de paix. Cela implique la protection des droits fondamentaux de tous, l’encadrement rigoureux du débat public, la lutte contre la haine dans les médias et l’adoption de mécanismes juridiques pacifiques comme la médiation ou l’arbitrage pour gérer les différends.
La déclaration souligne que l’indépendance de la justice, consacrée par la Constitution ivoirienne et les traités internationaux, doit être scrupuleusement respectée. Le Barreau rappelle que les magistrats sont tenus à une stricte neutralité et que la séparation des pouvoirs doit être préservée pour garantir l’équité des institutions.
« La justice ne doit pas être un théâtre d’ombres où se jouent des luttes de pouvoir », affirme avec force Me Loan-Messan.
À travers cette déclaration, les avocats de Côte d’Ivoire se positionnent en vigies de la démocratie et du droit, appelant à un sursaut collectif afin que les échéances électorales de 2025 ne reproduisent pas les erreurs du passé. Pour eux, seule l’égalité de tous devant la loi permettra de bâtir une paix réelle et durable.
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