Présidentielle en Côte d’Ivoire : le PDCI et le PPA-CI quittent la CEI

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Présidentielle en Côte d’Ivoire : le PDCI et le PPA-CI quittent la CEI
Présidentielle en Côte d’Ivoire : le PDCI et le PPA-CI quittent la CEI

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition) a suspendu « jusqu’à nouvel ordre » sa participation à la Commission électorale indépendante (CEI), a indiqué son porte-parole, Bredoumy Soumaïla, vendredi 11 avril. Il a pointé de nombreuses « irrégularités » dans la liste électorale provisoire, soulignant l’«incapacité avérée » de la commission à « organiser des élections justes, inclusives, transparentes et crédibles », ainsi que son « refus du dialogue politique ».

« Bénéficiant du soutien de ses alliés de la coalition » de l’opposition, le PDCI exige en conséquence « l’ouverture du dialogue politique de manière pressante afin d’éviter une autre crise, la réforme de la CEI afin de la rendre totalement indépendante, et un audit du fichier électoral ».

Un peu plus tôt, l’ex-président (2000-2011) et opposant Laurent Gbagbo avait également annoncé que son mouvement, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), avait « pris la décision de suspendre [sa] participation » à la commission électorale, refusant de « cautionner un processus électoral qui porte déjà les stigmates de l’exclusion, de la fraude et de la manipulation ».

Ces décisions, qui n’impliquent pas un boycott du scrutin, viennent ponctuer des mois de protestations de l’opposition, qui accuse la CEI de manquer de transparence, voire d’être inféodée au pouvoir.

Débats autour de la nationalité de Tidjane Thiam

La commission électorale, chargée de préparer la présidentielle du 25 octobre, a toujours rejeté ces critiques. « Nous ne sommes inféodés à aucune chapelle politique. Nous ne sommes l’adversaire de personne. Notre rôle est d’appliquer les règles édictées par la Constitution et les lois de la République », s’était défendu, mi-mars, le patron de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly.

Le président du PDCI, Tidjane Thiam, 62 ans, candidat déclaré à la présidentielle, fait face depuis plusieurs semaines à des débats et des procédures juridiques autour de sa nationalité. En février, Tidjane Thiam avait annoncé renoncer à sa nationalité française, qu’il avait reçue en 1987, une condition sine qua non pour être candidat à la présidentielle en Côte d’Ivoire.

La mesure a pris effet par décret le 20 mars, mais pour ses détracteurs qui invoquent le code de la nationalité, Tidjane Thiam a entretemps perdu sa nationalité ivoirienne. Une militante du PDCI, Valérie Yapo, a même saisi la justice pour faire annuler l’élection de Tidjane Thiam à la tête du parti. Le 11 avril, la justice s’est déclarée incompétente sur le sujet.

« Cette décision est une première étape. Le président Thiam reste vigilant et déterminé à ce que le processus électoral se déroule dans un cadre loyal, inclusif et démocratique », a déclaré son avocat Mathias Chichportich. Une convention du PDCI doit officiellement désigner Tidjane Thiam comme candidat du parti le 16 avril.

Laurent Gbagbo toujours inéligible

Autre candidat déclaré à la présidentielle, Laurent Gbagbo est pour sa part absent de la liste électorale provisoire, en raison d’une condamnation pénale qui le rend pour l’heure inéligible. « La CEI, aujourd’hui, viole ses propres textes pour satisfaire les intérêts du pouvoir. Elle tente d’écarter les leaders de l’opposition de la course à la présidentielle », a-t-il affirmé vendredi dans un communiqué.

Laurent Gbabgo a écopé de 20 ans de prison pour des faits liés à la grave crise post-électorale de 2010-2011. Acquitté par la justice internationale, il a pu rentrer en Côte d’Ivoire, mais, faute d’amnistie du président Alassane Ouattara, il ne peut pas être réinscrit sur la liste électorale.

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Au pouvoir depuis 2011, Alassane Ouattara, 83 ans, n’a encore rien annoncé sur une éventuelle intention de briguer un quatrième mandat, mais, en janvier, il s’est dit « désireux de continuer à servir son pays ». La commission électorale compte 18 membres: un représentant du président de la République, un du ministère de l’Intérieur, six de la société civile, neuf des partis politiques dont cinq de l’opposition, et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature.

Source: JeuneAfrique

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