Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’Hôtel Azalaï de Cotonou, en République du Bénin, a été le théâtre les 21 et 22 août 2025 de la réunion annuelle de la Plateforme d’Échanges et de Coordination sur la Gestion des Espaces Frontaliers en Afrique de l’Ouest (PECoGEF). Ce rendez-vous stratégique s’est inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération régionale en matière de gouvernance des frontières.
La rencontre a rassemblé des délégations officielles de douze pays: Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Des représentants de l’Union Africaine, de la coopération allemande via la GIZ/PFUA, ainsi que des experts et personnes ressources ont également pris part aux travaux.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par l’allocution du Dr Youssouf Adam, Directeur général de l’Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers (ABeGIEF), représentant le président sortant de la PECoGEF, Dr Marcel Ayité Baglo. Il a salué la mémoire des défenseurs de la coopération transfrontalière récemment disparus, avant d’appeler les États membres à renforcer la synergie entre les structures nationales en charge des frontières.
Insistant sur l’importance d’une gouvernance intégrée des espaces frontaliers, il a exhorté ses pairs à actualiser les textes fondateurs de la plateforme et à renouveler ses instances dirigeantes. Il a également exprimé sa gratitude à la Commission de l’Union Africaine et à la coopération allemande (GIZ/PFUA) pour leur soutien technique et financier constant.
Les séances de travail ont permis de présenter la synthèse des travaux du comité ad hoc chargé de la révision des textes fondamentaux, par Abdramane Coulibaly, Coordonnateur technique à la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire. Les propositions ont notamment porté sur la définition des membres, la durée des mandats, et la structuration des organes dirigeants.
À la suite de ces discussions, un renouvellement des organes de gouvernance a été opéré. La présidence du Conseil Directoire est revenue à la Sierra Leone (Francis Langumba Keili). La Vice-présidence a été confiée au Mali, le Secrétariat Exécutif a échu à la Côte d’Ivoire (Diakalidia Konaté). Le premier Secrétaire Exécutif Adjoint est un Ghanéen enfin le poste de deuxième Secrétaire Exécutif Adjoint est revenu au Bénin
Le nouveau président du Conseil du Directoire, Francis Langumba Keili, a salué la confiance de ses pairs et s’est engagé à repositionner la PECoGEF comme acteur régional clé de la coopération transfrontalière. Il a encouragé une solidarité accrue entre États membres, appelant ceux ayant une expérience avancée à soutenir les nouveaux venus dans le Programme Frontière de l’Union Africaine.
De son côté, le nouveau Secrétaire Exécutif, Diakalidia Konaté, a placé son mandat sous le signe de l’efficacité, de la solidarité et de la transformation des frontières en espaces de paix, d’intégration et de développement durable.
À l’issue des travaux, les participants ont formulé des recommandations stratégiques à l’attention de trois cibles clés:
À l’Union Africaine, ils demandent à cette institution de reconnaître officiellement la PECoGEF comme plateforme régionale du PFUA, d’intégrer ses recommandations dans les politiques continentales, de soutenir l’harmonisation des cadres juridiques et les mécanismes de résolution des conflits et d’appuyer la formation continentale sur la gouvernance frontalière.
Aux États membres, les participants plaident afin qu’ils allouent des budgets spécifiques à la coopération frontalière, forment les acteurs locaux à la gestion concertée des frontières et promeuvent une diplomatie frontalière proactive.
À la nouvelle équipe dirigeante de la PECoGEF, ils lui suggèrent de finaliser la révision des textes fondamentaux dans un délai de six mois, d’élaborer une stratégie de mobilisation des ressources et de valoriser les bonnes pratiques et les expériences réussies à travers le continent.
La réunion de Cotonou marque une étape cruciale dans la redynamisation de la PECoGEF. À l’heure où les enjeux transfrontaliers se complexifient – insécurité, crise humanitaire, mobilité, criminalité – les États d’Afrique de l’Ouest réaffirment, à travers cette plateforme, leur volonté commune de faire des frontières non plus des lignes de séparation, mais des espaces d’intégration, de coopération et de prospérité partagée.
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