Africa-Press – Côte d’Ivoire. Quelques heures après l’annonce officielle du président Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat présidentiel, Guillaume Kigbafori Soro, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « violation flagrante de la Constitution ».
Dans une déclaration virulente, publiée ce mercredi, le leader du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS) accuse le chef de l’État de vouloir se maintenir illégalement au pouvoir, en défiant les règles démocratiques et les principes républicains.
« Sans surprise, Monsieur Alassane Ouattara a annoncé sa décision de briguer un quatrième mandat présidentiel illégal, foulant une fois de plus aux pieds la Constitution ivoirienne », écrit Guillaume Soro.
Selon l’ancien président de l’Assemblée nationale, les semaines de doute entretenues par le pouvoir n’étaient qu’un « simulacre de suspense », destiné à préparer l’opinion à une nouvelle transgression de la Loi fondamentale. Pour Soro, le Président Ouattara utilise des arguments désormais usés, comme la stabilité nationale ou la conjoncture sécuritaire pour justifier l’« injustifiable ».
« Il est prêt à tout pour pérenniser son pouvoir personnel, au mépris de la paix sociale et de la sécurité des habitants », affirme l’opposant en exil, qui voit dans cette décision une marque claire d’autoritarisme assumé.
Dans son texte, Guillaume Soro peint un tableau sombre de la situation politique actuelle en Côte d’Ivoire. Il évoque une opposition réduite au silence, une liste électorale truquée, et une démocratie mise entre parenthèses.
« L’histoire récente de notre pays rappelle combien les violations répétées des règles du jeu démocratique conduisent immanquablement à des crises majeures », alerte-t-il.
Face à ce qu’il considère comme une dérive dictatoriale, Guillaume Soro appelle les Ivoiriens à prendre leurs responsabilités historiques.
Il en appelle à une mobilisation pacifique et légale pour défendre la Constitution, la liberté et l’État de droit.
« Le peuple de Côte d’Ivoire est placé face à un choix: se soumettre à une dictature qui ne cache plus son visage, ou se lever, dans le respect de la légalité, pour défendre la justice et la liberté », conclut-il.
Cette sortie de Guillaume Soro intervient dans un contexte politique tendu, à un an de l’élection présidentielle. Elle risque de raviver les fractures au sein de la classe politique et de relancer le débat sur la légalité d’un nouveau mandat pour le président Ouattara, déjà au pouvoir depuis 2011.
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