CAN-2022 : au Maroc, un retour aux sources pour Vahid Halilhodzic

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CAN-2022 : au Maroc, un retour aux sources pour Vahid Halilhodzic
CAN-2022 : au Maroc, un retour aux sources pour Vahid Halilhodzic

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Maroc affronte dimanche l’gypte dans un “derby” d’Afrique du Nord prometteur pour une place en demi-finale de la CAN-2022. Habitué de la compétition, le sélectionneur des Lions de l’Atlas, Vahid Halilhodzic, espère cette fois ne pas manquer son rendez-vous avec la Coupe d’Afrique.

“Une bataille tactique entre deux sélections qui se connaissent bien dans la continuité d’une grande histoire de football.” Le sélectionneur du Maroc, Vahid Halilhodzic, ne mâche jamais ses mots et, avant d’affronter l’Égypte, dimanche 30 janvier, en quarts de finale de la CAN-2022, il affiche la même détermination et la même concentration qui a fait son succès depuis le banc du Raja Casablanca, où il a commencé sa carrière.

Le sélectionneur franco-bosnien connaît sur le bout des doigts sa Coupe d’Afrique. Quand il évoque “la continuité d’une grande histoire”, il fait sûrement référence à la CAN-2017, où les deux équipes s’étaient affrontées déjà en quarts de finale, avec à la clé une victoire de l’Égypte (1-0), tombée en finale contre le Cameroun. Mais sur l’ensemble des rencontres, la balance penche en faveur des Lions de Carthage, avec 12 victoires en 26 matches toutes compétitions confondues, pour 11 nuls et seulement 3 défaites.

Toutefois, la Coupe d’Afrique n’est pas forcément la compétition qui réussit le mieux à Vahid Halilhodzic. Avant le début de la compétition, Hervé Kouamouo, journaliste sportif indépendant, analysait sur France 24 : “Vahid Halilhodzic à la CAN, ce sont surtout des rendez-vous manqués. En 2010 avec la Côte d’Ivoire, il est éliminé en quarts de finale, et en 2013, avec l’Algérie, qu’il conduira l’année suivante en huitièmes de la Coupe du monde, il est éliminé au premier tour.”

Le journaliste spécialisé concède tout de même que cette fois, avec le Maroc, “il dispose d’une équipe solide, bien en place, à l’image du sélectionneur”.

“Un grand club au Maroc veut que tu viennes”

Un sélectionneur qui a d’ailleurs des liens privilégiés avec le Maroc, puisque c’est là qu’il a vraiment commencé comme entraîneur. Après une très honorable carrière de joueur débutée au Velež Mostar, en ex-Yougoslavie, puis surtout à Nantes et au PSG, il se reconvertit sur les bancs de touche. Les débuts sont compliqués : “Il y avait la guerre chez moi (en Bosnie, NDLR), je suis venu de là-bas pour entraîner Beauvais en deuxième division” mais son diplôme d’entraîneur obtenu en Yougoslavie n’est pas homologué, raconte-t-il à l’AFP avant le début de la CAN-2022. “Je n’avais plus de boulot, j’avais tout perdu pendant la guerre, il fallait que je travaille ! Henri Michel et Michel Hidalgo m’ont appelé : ‘Un grand club au Maroc veut que tu viennes.'”

Et c’est ainsi que le Bosnien se retrouve à la tête du Raja Casablanca, en 1997, avec qui il remporte la Ligue des champions de la CAF, et le championnat du Maroc, ne concédant qu’une seule défaite cette saison. Il se rappelle : “Je ne connaissais pas grand-chose là-bas, mais j’ai découvert un club extraordinaire, je ne savais pas que le Raja était aussi populaire (…). On était presque éliminés de la Ligue des champions d’Afrique, puis on a presque tout gagné, et quatre mois après, on était champions d’Afrique. Sur la corniche à Casa, il y avait des millions de personnes, un événement gravé dans ma mémoire !”

Après cette première expérience, il revient auprès de sa famille en France, où il entraîne Lille, Rennes, puis le Paris-SG, avec qui il remporte la Coupe de France en 2004.

La Côte d’Ivoire et l’Algérie, rendez-vous manqués

Puis Vahid Halilhodzic part en Turquie, à Trabzonspor, et en Arabie saoudite, à l’Ittihad Jeddah, avant de prendre en main sa première sélection nationale, la Côte d’Ivoire, en 2008. Une expérience qui lui laisse un goût amer, alors que cette année-là, le bus de l’équipe du Togo, qui joue dans la même poule, est victime d’une attaque : “Je pense que les Ivoiriens étaient presque soulagés d’être éliminés (en quarts de finale par l’Algérie). Ils ont eu un petit peu raison, je les comprends, mais ça m’a coûté ma place pour la Coupe du monde, alors qu’on avait fait un parcours d’exception.”

“Coach Vahid” se relance ensuite au Dinamo Zagreb, en Croatie, avant de prendre la tête de l’Algérie. Mais avec les Fennecs, s’il échoue à la CAN 2013, éliminé au premier tour, il atteint les huitièmes de finale de la Coupe du monde au Brésil, où l’Algérie tombe face à l’Allemagne (1-2), future championne du monde. “Cette CAN nous avait permis de progresser, d’apprendre à vivre ensemble”, expliquait-il au Monde.

Après plusieurs détours, Vahid Halilhodzic est de retour au Maroc et prend les rênes de la sélection en août 2019, succédant à Hervé Renard. “Il fallait en partie reconstruire, tout en conservant une base. J’ai appelé beaucoup de joueurs, peut-être trop, mais il fallait que je fasse des essais. Aujourd’hui, j’ai un bon groupe, avec un excellent état d’esprit”, poursuit-il dans une interview au Monde.

Un état d’esprit qu’il a bâti à coups de marteau. Parmi les sacrifiés sous son règne : Noussair Mazraoui, Zouhair Feddal et surtout la star de Chelsea, Hakim Ziyech, accusé de ne pas être suffisamment impliqué en sélection. “J’ai mis en place des règles très précises, celui qui ne les accepte pas ne vient pas. À la CAN, c’est le collectif qui gagne”, assure-t-il.

Une intransigeance dont il a fait sa marque de fabrique même si, à l’occasion de cette CAN, le sélectionneur affiche un virage souriant et serein, échangeant des plaisanteries avec les journalistes en conférence de presse et taquinant publiquement ses joueurs.

Invaincus en 2021, et à la CAN-2022, les Aigles de Carthage peuvent donc aborder en confiance le choc contre l’Égypte, comme l’expliquait Vahid Halilhodzic en conférence de presse : “L’avantage de l’équipe d’Égypte est l’expérience et le vice dans le jeu. Du côté du Maroc, l’équipe a pour elle l’enthousiasme, la jeunesse et l’envie de gagner. Ce sera typiquement un match où les petits détails peuvent faire la différence.”

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