
Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’Autorité Nationale de la Presse (ANP) a organisé, ce jeudi 16 novembre 2023, à la salle Eugène Dié Kacou dudit organe de régulation, la 24e session de « ANP Academy », une tribune dédiée au renforcement des capacités des journalistes, sous le thème : » Liberté d’expression et discours rapporté : Comment informer sans porter atteinte à l’intégrité morale des citoyens ? « .
Cette 24e session a été animée par Dr David Youant, enseignant-chercheur, journaliste professionnel et Directeur d’entreprise. Le conférencier, pendant près de 3 heures d’horloge, a édifié les journalistes sur la nécessité de préserver l’intégrité morale des citoyens dans la retranscription des faits, notamment dans les discours rapportés.
« Le journaliste, dans son article, n’est pas obligé de retranscrire tout ce qu’il a entendu comme injures et grossièreté lors de son reportage. Il faut faire très attention aux propos injurieux. On peut retranscrire sans relayer les propos diffamatoires et injurieux « , a-t-il enseigné.
Dr David Youant a en outre, demandé aux professionnels de la presse, de faire l’effort de retranscrire fidèlement les propos qu’ils rapportent et de présenter les faits sans se laisser aller à des jugements de valeurs péjoratifs ou dépréciatifs, en l’occurrence les injures.
« Il faut éviter de balancer tout ce que nous collectons. Sans verser dans l’autocensure, il faut identifier les discours de haine et autres propos haineux et diffamatoires et les extirper pour ne pas être un canal qui fait l’apologie de la haine », a indiqué le conférencier.
Pour lui, tout propos est jugé injurieux et grossiers lorsqu’il incite à la haine raciale, religieuse, à la croyance, ou lorsqu’ils sont à caractères homophobes, sexistes, etc.
« Il ne faut pas reproduire tout propos grossier. Dès lors qu’ils sont identifiés comme tels, il faut les débarrasser de vos discours rapportés. Cependant, si un fait pertinent est mêlé à des propos jugés grossiers par une source, le journaliste peut recourir au discours indirect, avec des guillemets ou incise finale, pour transmettre l’information. Encore une fois, faisons tout pour éviter la grossièreté », a-t-il insisté.
S’agissant des discours, Dr Youant dans son exposé, a fait savoir qu’ils existent sous deux formes. Le discours direct et le discours indirect.
« Le discours direct est la forme la plus répandue et la plus littérale de la représentation du discours d’autrui qui est explicitement attribué à un locuteur distinct du locuteur de base. Il est encadré par des guillemets, précédés ou suivis d’un verbe introducteur. À la différence du discours, le discours indirect ne signale pas de rupture énonciative par la ponctuation. Dans ce cas de figure, on reste focalisé sur la pensée et non les propos « , a-t-il enseigné.
Il est bon de noter que 36 % des discours de haine en Côte d’Ivoire, relèvent des injures.
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